Alors qu’auparavant, on se demandait si l’Afrique allait se réveiller sur le plan économique, maintenant on s’interroge à savoir quand ce continent va amorcer son réveil. Il semblerait que tous les facteurs soient réunis pour que l’Afrique, avec 875 millions d’habitant en Afrique Subsaharienne, s’impose comme un continent à fort potentiel de développement en matière de consommation.
Bien que le continent soit en proie à certaine guerre (Mali) et à certain bouleversement politique qui vise à instaurer une démocratie, il y aurait, d’après une étude menée par les observateurs du cabinet Mc Kinsey en Novembre 2012, de réelles perspectives de croissance dans les pays d’Afrique Noire et les pays du Maghreb. Tous les facteurs semblent être réunis :
– L’urbanisation des marchés
– La formation d’une classe moyenne
– Circulation de l’argent
– Désir de consommation
– Optimisme des africains : d’après le cabinet Mc Kinsey, 84% des africains pensent qu’ils seront dans une situation plus favorable dans deux ans.
Avec une croissance de 400 milliard de Dollars attendue à l’horizon 2020 du marché du biens de consommation en Afrique, ce continent deviendrait-il le centre de tous les regards ? Occupant la deuxième place sur le marché de la téléphonie (en nombre d’abonnés) après la Chine, le continent africain attire également de grandes marques alimentaires industrielles telles que Nestlé, Coca-Cola ou Danone. Et ce n’est pas tout, de grands supermarchés américains et australiens viennent s’implanter en Afrique, c’est le cas de Walmat, Woolworth, Shoprite qui n’ont pas hésité à profiter du potentiel que pourrait apporter ce continent.
Alors que ces marques américaines percent le continent par le sud en s’essaimant rapidement, les enseignes françaises (Casino, Système U, Carrefour, Monoprix) aborde l’Afrique par le Nord avec une entrée timide mais réelle. L’enjeu est de taille, l’Afrique s’ouvrant à la consommation, les enseignes devront mettre en place des formes structurées de distribution dans l’alimentaire et le textile. Ces enseignes de supermarchés s’appuient sur deux arguments de taille pour justifier leur potentiel de développement : la francophonie des pays et la bonne image de la France sur le continent Africain (surtout depuis la guerre au Mali) et ce n’est pas le passif historique de ces deux acteurs qui viendra changer cette position.
Pour aborder le continent, les enseignes françaises se targuent aussi de leur savoir-faire qui est synonyme d’après elles de gage de bonne qualité des produits français. Ces derniers seraient très prisés et recherchés par la population africaine. C’est pour cela que les enseignes françaises cherchent avant tout à s’adresser aux expatriés qui, loin de leur pays d’origine, recherchent les goûts et les saveurs des produits français. Les habitants du continents deviennent eux aussi attirés par ces produits et c’est ainsi que se crée une classe moyenne africaine qui est, d’après ces enseignes un critère essentiel au développement d’une marque française en Afrique. C’est ainsi qu’après les implantations au Maroc et en Tunisie, l’Afrique subsaharienne devient, grâce à l’émergence d’une classe moyenne, une terre d’implantation des enseignes françaises.
Le groupe Casino peut se targuer d’être implanté dans 10 pays : La Tunisie, le Cameroun, le Togo, Sénégal Ce n’est pas Casino qui va à la recherche de partenaires africains mais c’est ces derniers qui sollicitent l’enseigne pour des partenariats. Casino a constitué une équipe de 40 personnes, dirigée par un responsable Afrique hors Maghreb, qui étudient les demandes de partenariat. Cette équipe sélectionne les pays qui remplissent certains critères socio-économiques : taille du pays, pourcentage de population urbaine, niveau du PIB, Présence d’une classe moyenne suffisante, circuit de distribution moderne, sécurit globale et économique Une dizaine de pays répondraient à ces critères dont la Tunisie avec l’ouverture d’un Géant en 2014, le Maroc, l’Algérie, l’Egypte
Avec 3 magasins (Benin, Côte d’Ivoire) et quelques ouvertures prévues, Système U, qui ne semble pas avoir de stratégie de développement bien établie, se dote d’une coopérative Export, menée par Yves Petitpas, qui est chargée d’accompagner les futurs partenaires. Doucement mais surement, l’enseigne étudie toute les propositions en émettant le souhait de vouloir nouer des partenariats avec des acteurs locaux justifiant d’expérience et de connaissance dans le domaine de la grande distribution.
En partenariat avec le groupe Mabrouk, Monoprix est bien ancrée en Tunisie. L’enseigne fédère un réseau de 70 magasins. Le groupe est en charge de développer l’enseigne en Libye (1ère ouverture en Décembre 2012) et au Maroc où 15 magasins devraient voir le jour.
L’enseigne Carrefour occupe le Maghreb avec UHD en Tunisie (un hyper-marché et 50 magasins), Label vie au Maroc (44 magasins dont 2 hypers) et Majid Al Futtaim en Egypte (15 magasins dont 6 hypers).
Quant à Auchan, l’enseigne marque sont emprunte en Tunisie en se portant acquéreuse de 10% du capital du groupe Magasin Général qui fédère 57 magasins sous enseigne Magasin Général, Magro et Batam.
D’après un article de LSA