Les distributeurs ont des avis partagés sur le projet gouvernemental. Les deux semaines volantes posent problème.
La réforme prévoit que les douze semaines de soldes seraient réduites à dix semaines. Les deux semaines ainsi libérées seraient fixées au choix de chaque commerçant. Les réactions à ce projet sont très variables selon les situations.
Certains sont favorables à une déréglementation totale alors que d’autres, comme les professionnels de l’habillement, estiment que les deux grandes périodes de soldes sont bien établies et créent un événement favorable à l’augmentation du chiffre d’affaires. Elles répondent au besoin du consommateur avec le passage de saison été-hiver.
Les deux semaines de soldes volantes risquent de créer la confusion car chaque magasin pourra lancer sa semaine sans aucune concertation. Ce point de vue est partagé également par les commerçants de centre ville qui redoutent également une sorte de banalisation des soldes.
En revanche la réforme a aussi ses défenseurs, ainsi le projet apporte la possibilité de vente à perte à des périodes choisies par le commerçant. Cela permet par exemple de vendre des promotions à des prix plus bas, le pilotage des stocks devrait en être facilité. La clientèle est de plus en plus réactive aux promotions, aux ventes privées, cela accentuera encore le phénomène.
Pour les franchisés cela peut poser problème car ils ne pourront pas suivre le rythme de la même manière. Selon certains, c’est la réglementation des promotions qu’il aurait fallu réformer ainsi que la législation sur les soldes privés et les pratiques sur Internet…
Enfin certains commerçants étant favorables à la diminution de la période des soldes se contenteront tout simplement de faire les dix semaines officielles sans utiliser les deux semaines volantes. A la logique des prix, s’oppose ici celle de la sélection très mode qui attire davantage la clientèle, avec des renouvellements très rapides et des séries très courtes. C’est une autre manière de faire du chiffre…
Dominique Deslandes