Fatigué du salariat, usé par les directives parfois absurdes d’un dirigeant tyrannique, vous avez pris une grande décision : devenir votre propre patron ! Toutefois, vous hésitez encore sur le statut à préférer, entre la franchise et l’indépendance pure et dure. Ce choix est loin d’être anodin car les obligations comme les risques, ne sont pas les mêmes. Revenons ensemble sur les similitudes et les principales différences, afin de vous aider à identifier le statut le plus avantageux pour vous.
Quelques rappels utiles sur chacun de ces deux statuts
Entreprendre en franchise
Par définition, le franchisé fait partie d’un réseau d’envergure, dont il détient les principales informations à la lecture du document d’information précontractuelle (DIP) qui lui est fourni au moins 20 jours avant la signature de son contrat. Il exploite une marque éprouvée, un concept à succès et profite du soutien de taille du franchiseur, entre autres au support d’une formation initiale puis continue.
Cependant, il s’acquitte d’un droit d’entrée (dont le montant est variable d’une entreprise et d’un secteur d’activité à un autre) et de redevances régulières en échange de l’exploitation de la marque.
Il consulte la tête de réseau pour prendre la plupart de ses décisions et n’est pas libre de tous ses choix.
Se lancer en tant qu’indépendant
En ce qui concerne l’indépendant, il n’est pas assujetti aux mêmes règles que le franchisé, tout simplement car il ne fait partie d’aucun réseau. Il gère l’intégralité de son affaire sans aucun soutien extérieur (à l’exception de professionnels auxquels il peut faire appel).
Il est libre de toutes ses décisions, ce qui élargit le champ des possibles mais démultiplie aussi les risques.
La franchise : un tremplin appréciable aux risques maîtrisés
En France, près d’une entreprise sur deux coule durant ses cinq premières années d’existence. Un funeste destin que tout néo-entrepreneur désire ardemment éviter.
Le franchisé profite du savoir-faire et de l’expérience du franchiseur, qui lui transmet la recette du succès. Sa création d’entreprise est facilitée, de la recherche de son local au recrutement de ses équipes, en passant par l’établissement d’une stratégie de communication ou encore la constitution d’un stock. Ce modèle permet de se lancer en ayant déjà un coup d’avance, tout en sachant dans quel monde on met les pieds.
Pour l’indépendant, tout reste à faire. Il doit tout créer de zéro et inventer son propre concept afin de développer sa notoriété. Sa marque n’est pas encore connue, contrairement à celle du franchisé.
L’assistance accrue : pouvoir compter sur le soutien du franchiseur en (presque) toutes circonstances
Lancer un business équivaut à se jeter à l’eau mais dans le cas d’une entreprise en franchise, ce plongeon est réalisé avec un gilet de sauvetage de taille : le franchiseur. Cet interlocuteur privilégié est un soutien indéfectible pour chaque franchisé, qui s’adresse à lui dès qu’il a des questions, des doutes ou besoin d’un coup de pouce. De fait, un franchisé est bien mieux armé pour faire face à la pression et surmonter les obstacles qui se présentent à lui qu’un indépendant.
A contrario, l’indépendant est en permanence livré à lui-même, il doit trouver des réponses par ses propres moyens. Pour autant, cela ne l’empêche pas de solliciter des professionnels pour se faire accompagner dans des missions données : expert-comptable, avocat, notaire…
Conserver la propriété de son stock : une possibilité pour les deux statuts
Concernant la propriété du stock, la situation est similaire pour les franchisés et les indépendants. Tous deux possèdent le statut d’indépendant et disposent ainsi de leur propre stock. Un stock qu’il leur faudra d’ailleurs revendre dans le cas où leur affaire devrait être reprise.
Entre liberté de pensée et d’action
Le franchisé reste indépendant mais doit tout de même rendre des comptes au réseau en permanence. Il n’est par exemple pas libre de modifier la décoration de son magasin comme bon lui semble, de choisir ses fournisseurs en fouillant dans son carnet d’adresses, ni même de modifier les produits ou services proposés. Toutefois, il reste en mesure de recruter ses équipes et de gérer son enseigne à sa manière, en synergie avec le franchiseur.
Lire : Les franchisés perdent-ils leur liberté ?
L’indépendant, quant à lui, est hors réseau. Il n’est soumis à aucune de ces règles et prend l’intégralité des décisions par lui-même. Cela peut s’avérer très anxiogène car il ne dispose d’aucun filet de sécurité et doit faire prospérer une activité ex nihilo.
Quid du passage de main ? Comment s’envisage la cession ?
Votre activité ne vous plaît plus ? Vous désirez changer de carrière ou tout simplement céder votre affaire à un repreneur de confiance ? Si vous êtes indépendant, vous sélectionnez la personne de votre choix à qui passer la main, vous avez également la possibilité d’arrêter votre activité à tout moment.
En franchise, une cession ne s’improvise pas. Chaque franchisé est tenu de respecter les clauses prévues dans son contrat (en particulier l’intuitu personae), il ne peut pas céder son activité à n’importe qui. Il est donc fortement recommandé de lire scrupuleusement son contrat de franchise, afin d’éviter toute déconvenue future.
Lire : La cession d’une franchise : les étapes à respecter
Finalement, quel statut choisir entre indépendant et franchisé ?
Si les nombreux points évoqués ci-dessus peuvent faire pencher la balance vers l’un ou l’autre choix, tout dépend en réalité de votre situation et du secteur d’activité dans lequel vous souhaitez entreprendre. Certains sont en effet particulièrement adaptés au modèle de la franchise, d’autres s’avèrent plus ardus.
Il conviendra également de vous demander si vous avez une idée de concept novateur que vous souhaitez déployer à petite ou grande échelle ou si vous préférez vous appuyer sur un modèle préétabli, plus sûr et pleinement maîtrisé.
En fin de compte, le principal défi est d’être indépendant mais pas isolé pour autant. La franchise offre un soutien de taille pour voler de ses propres ailes, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si de nombreux entrepreneurs deviennent multi-franchisés. Toutefois, si vous préférez propulser votre idée de zéro et que vous n’avez pas peur de vous remonter les manches, vous pourrez vous lancer en tant qu’indépendant.
Quel que soit votre choix, cette aventure professionnelle et entrepreneuriale sera porteuse de nombreux défis et riche en enseignements.
