La Tunisie a connu, ces deux dernières années, une période très importante de son histoire. La révolution du 14 janvier 2011 n’aura pas eu seulement, un impact politique mais aura aussi provoqué de fortes conséquences économiques et sociales. La transition politique aura aussi eu des conséquences sur la sécurité ce qui a engendré une certaine instabilité économique. Cette dernière peut se refléter sur les chiffres de l’économie. Par exemple, le déficit commercial est passé de 8,3 MD/TND en 2010 à 11 ,6 MD/TND en 2012. Les tunisiens souhaitent une ouverture plus grande à la franchise étrangère mais dans ce contexte économique tendu, le gouvernement demeurera-t’il frileux ?
Un déficit commercial qui prend de l’ampleur !
Pour les économistes, le déficit de la balance commerciale est justifié. C’est d’ailleurs la réflexion de Mohamed Cheikhalifa, macro-économiste, dont l’article a été publié dans Leaders. Voila quelques décennies que la balance commerciale n’a jamais été excédentaire, politique de l’importation des produits de base oblige.
Les produits agricoles : les importations de produits agricoles sont essentiellement : Blé, orge, sucre, huile alimentaire, légumineuses, graines oléagineuses, viandes, coton, fruits secs, ail etc… rien d’étranger à l’agriculture tunisienne pourtant.
Les produits énergétiques : Ils sont constitués majoritairement par du gaz naturel servant comme combustible pour nos centrales électriques. Mais aujourd’hui ce modèle a montré de très fortes lacunes qui risquent de devenir dangereuses à long terme.
Pourquoi rien n’a changé après la Révolution ?
Toujours d’après Mohamed Cheikhalifa, la solution serait de faire évoluer le modèle économique adopté. En effet, aujourd’hui le modèle économique suivi, (qui est identique depuis des décennies) est basé sur la fourniture du travail à l’export /offshore. Mais ce dernier a déjà montré des lacunes. Il suffit de voir ce qui s’est passé après la Révolution, à la moindre instabilité, les investisseurs étrangers avaient déjà pris la poudre d’escampette ! Pour lui la solution serait de produire en Tunisie ce qui est importé actuellement. La priorité serait de regarder l’agriculture et d’essayer de miser sur une autosuffisance. En revanche le seul souci serait les ressources internes d’eau renouvelable qui n’ont cessé de se réduire au cours des dernières décennies pour raison de changement climatique entre autres. D’autres mesures à court terme seraient envisageables comme la réduction des subventions dont celles au secteur énergétique. Ou encore mettre en place un nouveau Code des Investissements.
Article de Nour Bouakline d’après un article de Leaders
Et la franchise alors ?
L’opinion de Jean Samper, fondateur d’AC Franchise : » On peut craindre dans ce contexte que le gouvernement ne soit pas pressé de libéraliser l’accès des tunisiens aux franchises étrangères hors des 26 secteurs déjà libérés par la loi sur la franchise en Tunisie. Dommage, car actuellement ce sont surtout les petits entrepreneurs qui souffrent de cette obligation de soumettre leurs projets à l’administration, les hommes d’affaires important des grosses franchises ont eux plus de moyens, donc plus de facilités.
Il faudrait, en même temps, libéraliser l’importation de franchises étrangères, encadrer sans excès la multiplication des grandes surfaces et des très grands fast-food et surtout former à la franchise et accompagner les entrepreneurs tunisiens capables de créer des concepts de franchises d’origine tunisienne et AC Franchise souhaite mettre ses 38 ans d’expérience en franchise au service de la franchise tunisienne.
C’est la pression de la concurrence étrangère qui incitera les tunisiens à créer des concept de franchises et nous pensons que la Tunisie a de véritables atouts pour créer des concepts exportables dans les pays méditerranéens. »