Créé au 19ème siècle, développé dans les années 60, le Commerce Associé s’est vite imposé comme une forme de commerce alternative au commerce intégré. Une alternative efficace si l’on en juge par ses résultats. Aujourd’hui deux axes doivent être pris en compte. D’abord : utiliser leurs atouts naturels pour s’adapter aux évolutions de leur environnement ; ensuite : trouver des solutions pour financer leur développement et assurer leur pérennité.
Le Commerce Associé a toutes les cartes en main pour réussir cette évolution de par son type même de fonctionnement, fondé en priorité sur l’indépendance. Impliqués personnellement et financièrement au sein de leur entreprise, les commerçants associés ont un niveau de motivation sans commune mesure avec celui d’un responsable de magasin salarié. Ils pratiquent également le partage d’expérience ce qui leur permet de mutualiser toute l’expertise disponible au sein du réseau et de faire évoluer en permanence le savoir-faire collectif. La conjugaison de leur implication dans la pérennité de l’enseigne et de leur expertise au quotidien est l’un des fondamentaux du Commerce Associé. Elle permet d’enrichir les décisions sur la base d’un vécu terrain unique.
C’est avant tout l’Assemblée Générale des associés qui décide des différentes directions prises. Cette implication permet aux groupements de réagir et d’avancer rapidement. Le travail partagé entre les salariés du siège et les acteurs de terrain s’exprime tout particulièrement dans la notion de gouvernance d’entreprise et s’appuie sur le binôme « associés-permanents ». Les associés dans leurs points de vente ne peuvent disposer du niveau d’expertise dont ils ont besoin chaque jour pour faire tourner au mieux leur entreprise personnelle et « être au top ». Cette expertise est entre les mains des permanents du siège ou de la centrale, recrutés pour gérer au quotidien les fonctions-clés du groupe : marketing, achat, finance, formation…
Les associés leur délèguent de plus en plus les fonctions opérationnelles et techniques, tout en assurant le contrôle de la stratégie. Le statut juridique même des groupements ainsi que leur vocation à soutenir les acteurs du terrain sont les garants de leur pérennité. Il leur permet de trouver des solutions pour financer leur développement. Il s’agit d’un modèle intéressant pour affronter l’avenir tout en évitant les dérives et les pressions des marchés financiers. Le groupement de commerçants associés est avant tout une société de moyens qui a pour vocation de permettre aux entreprises locales de se développer et d’être compétitives sur leur marché. Toute la richesse créée par le groupement est au profit des acteurs de terrain.
Pour ce qui concerne les investissements stratégiques, la collectivité des associés d’un groupement peut représenter une capacité cumulée d’investissement considérable et dépasse les ratios habituels des entreprises intégrées. Lorsque la logique initiale de « groupement d’achats » est dépassée et que le groupement agit en « logique d’enseigne », voire en « logique financière », il devient capable de mobiliser des ressources importantes au service de son projet, sans pour autant devenir dépendant de l’apporteur de capitaux. Enfin le groupement apporte un soutien financier par la mise en oeuvre d’outils financiers internes ou externes. Dans la plupart des cas, et parce que l’essentiel des ressources au sein des groupements se trouve au niveau des points de vente, les associés participent au financement de ces outils.
L’auteur, Dominique Deslandes, reprend ici la définition du commerce associé de la FCA à savoir les groupements et coopératives. Une autre définition plus ancienne et partagée inclut la franchise dans le commerce associé.