La Silver Economy se définit comme la réponse à des besoins d’une population qui vieillit. Un Français sur trois aura plus de 65 ans en 2020. Elle vise à développer des produits et services adaptés à cette tranche de population en augmentation. Elle a été initiée par la ministre déléguée aux personnes âges et à l’autonomie il y a un an et intéresse tous les acteurs de l’économie car selon l’étude du Crédoc (les Seniors, une cible délaissée) ils représentent plus de 50% des dépenses des ménages (64% sur le marché de la santé, 58% les loisirs, 58% l’équipement de la maison).
Une cible hétérogène qui concerne tous les marchés
La problématique est à la mesure des gains potentiels. Comment se structurera dans l’avenir cette économie du 3 et 4ème âge sachant que les revenus permettent de compter sur des consommateurs à fort pouvoir d’achat : les plus de 60 ans disposent d’un revenu moyen supérieur de 30% à la population française, 60% du patrimoine des ménages (étude Crédoc).
Si les besoins ne sont pas les mêmes à 40 ou 50 ans, les baby-boomers de 60 ans et plus veulent encore vivre « comme avant » et les plus de 75 ans veulent bien vieillir. Une évolution dans l’offre en fonction de l’avancée en âge tout en tenant compte d’une catégorie à niveau de revenu moindre, et aussi du fait qu’après 75 ans, ils dépensent beaucoup moins.
Même l’Europe s’occupe de cette thématique sous le défi « Santé, évolution démographique et bien-être » qui vise à améliorer la qualité de vie des citoyens européens de tous âges et à préserver la viabilité économique des systèmes de santé et de protection sociale.
Un challenge à relever pour les industriels et les distributeurs
Après la ménagère de moins de 50 ans, reste à inventer l’homo economicus de plus de 60 ans, de plus de 70 ans, de plus de 80 ans avec des revenus stables ou presque (retraite et autres revenus sociaux ou fonciers…) mais des besoins très différents. Les 60 / 70 ans sont les premiers clients des croisiéristes, les plus de 80 ans ont besoin d’assistance pour la vie de tous les jours et sont les clients des franchises d’aide à la personne.
Entre ces deux exemples extrêmes, il y a une réflexion à avoir sur tous les marchés : banques, assurances, santé, domotique mais aussi au quotidien dans les rayons des supermarchés, on commence à voir les produits pour préserver sa santé mais par contre, les yaourts vendus en lot de 6 ou des steaks hachés prévus pour gros appétit. Comme se sont développés les produits pour bébé de 0 à 5 ans, les acteurs de l’économie vont-ils créer des gammes spécialement adaptées à ces cibles.
Si pour les enfants, l’attirance est grande le serait-elle pour des produits estampillés « spécial plus de 70 ans » même si la formule ne devra pas ghettoïser les acheteurs. Il y a souvent un rejet de la part de ces consommateurs, qui même s’ils savent qu’ils vieillissent ne veulent pas qu’on leur clame leur âge !
Après la Silicon Valley, la Silver Valley
Située à Ivry-sur-Seine (94), la Silver Valley veut créer les conditions propices au développement ce cette filière d’avenir et regroupe les entreprises travaillant autour du vieillissement en général. Elle comprendra une pépinière d’entreprises (start-up), un hôtel d’entreprises et un showroom. Elle est composée de 50 entreprises (645 personnes) et 150 millions d’euros de chiffre d’affaires. De même, la création de l’Asipag (Syndicat National de la Silver Economie) montre la volonté d’entreprises agissant sur ce secteur de se fédérer autour cette économie en mettant à disposition des informations fiables sur les vrais besoins des seniors.