Le commerce équitable vise à rééquilibrer les rapports Nord/Sud en vendant des produits de qualité à des prix suffisants pour rétribuer convenablement leurs producteurs.
En contrepartie, les producteurs s’engagent à adopter des comportements sociaux corrects et respecter une qualité écologique de production. Actuellement cela ne concerne que l’alimentation et l’artisanat mais pourrait s’appliquer bientôt à l’industrie. En France depuis 1998 la consommation de produits équitables double chaque année. Avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 15 millions d’euros, E. Leclerc est en passe de devenir le premier distributeur de produits équitables en France en 2005. Le centre Atout Sud de Rézé en Loire Atlantique propose quant à lui trois têtes de gondole de produits équitables tout au long de l’année.
Monoprix a été le premier à distribuer un café certifié Max Havelaar en 1998 puis a lancer sa propre marque Alter Eco. Aujourd’hui la chaîne commercialise près d’une trentaine de produits issus du commerce équitable comme du café, du thé, du riz, du chocolat, des fruits ou du miel. La mode aussi est un secteur qui se penche sur cette nouvelle éthique. Ainsi Veja propose de baskets à base de coton biologique et de caoutchouc naturel achetés à des petits producteurs brésiliens à des prix réalistes. Filage, tissage et assemblage sont réalisés dans des ateliers du Brésil où les conditions sociales et matérielles sont correctes. L’association Max Havelaar a d’ailleurs lancé en mars son label » coton équitable « . La Redoute, Kindy, Armor Lux et Célio l’ont déjà intégré dans leurs collections. Enfin des municipalités ont engagé des efforts notables pour encourager le commerce équitable, on cite : Strasbourg, Reims, Angers, Lille, Villeneuve d’Ascq, Chalons ou Orléans…
Le premier salon international de commerce équitable s’est tenu à Saint-Ouen au début du mois d’octobre 1005 et a réuni sur 3 000 m2 d’exposition plus d’une centaine d’exposants de tous secteurs d’activité et de plusieurs continents : producteurs de biens et services, importateurs, grossistes, gestionnaires de marques, structures financières solidaires, médias indépendants, logiciels libres, commerçants et distributeurs alternatifs, auto-productions culturelles. Le Salon ouvert durant quatre jours a consacré les deux premières journées aux 15 000 visiteurs qui ont pu y accéder gratuitement pour découvrir et acheter des produits (décoration, alimentation, textile, mobilier.) et services, assister aux débats et projections de films et participer à une grande soirée festive, le 2 octobre. Les 3 et 4 octobre ont été réservés aux professionnels : vente en gros, ateliers et séminaires afin de se faire connaître et nouer des partenariats commerciaux, concrets et pérennes. Tous les exposants présents sur le Salon ont signé une » charte » garantissant la conformité avec les lois et la transparence de leur activité, l’équité de leur démarche, ainsi que le suivi des commandes passées lors du Salon.
Dominique Deslandes