Le mardi 26 mai, le tribunal de commerce de Lille a placé le réseau de franchise Camaïeu en redressement judiciaire. L’entreprise de prêt-à-porter spécialisée dans l’habillement féminin qui emploie 3 900 personnes en France connaît des difficultés financières. La crise sanitaire n’a fait qu’aggraver la situation pour la marque tricolore qui a du mal à honorer ses échéances.
Malheureusement plusieurs entreprises françaises intervenant sur le secteur de l’habillement subissent les conséquences de la pandémie du coronavirus. Après La Halle, André et NAF NAF, Camaïeu est à son tour lourdement impacté par la crise sanitaire.
Des difficultés de trésorerie
Selon Thierry Siwik, délégué syndical CGT, le tribunal de commerce de Lille a décidé de placer la société Camaïeu en redressement judiciaire avec une période d’observation d’une durée de six mois. Pour la direction du groupe, l’évolution de la situation financière de l’entreprise nécessitait l’obtention d’un prêt garanti par l’État pour faire face à la crise et poursuivre son plan de transformation.
En dépit de l’appui de l’État et du soutien des actionnaires, ce prêt n’a pas été accordé. Par voie de conséquence, l’entreprise avait de réels besoins en trésorerie. Selon le quotidien local, le montant des dettes s’est fortement alourdi pour atteindre près de 250 millions d’euros. Se trouvant dans l’impossibilité de rembourser ses dettes, l’entreprise a dû déposer le bilan.
Les origines des difficultés de Camaïeu
La chaîne spécialisée dans la mode féminine ne fait que cumuler les dettes. Au début de l’année 2016, la société avait annoncé un endettement qui s’élevait à 1 milliard d’euros. Son chiffre d’affaires avait également diminué d’une manière significative. Il est passé de 736 à 718 millions d’euros au cours de l’exercice fiscal qui s’est clôturé fin mars 2018.
Les difficultés financières de l’enseigne française ont persisté en dépit de l’accord passé avec les créanciers visant à convertir une partie de la dette en actions. Depuis 2018, les revenus des 900 magasins de la marque présents dans quinze pays à travers le monde ne servaient plus qu’à rembourser les intérêts de la dette. Une situation qui a entraîné des licenciements et la fermeture de certains points de vente.