Né de la fusion, en 2004, entre le belge Interbrew avec le brésilien Ambev, le groupe AB InBev est aujourd’hui à la tête d’un catalogue de marques impressionnant : Leffe, Hoegaarden, Stella Artois, Boomerang, La Bécasse, Becks C’est plus de 200 marques et autant de fleurons qui sont dans le giron du N° 1 mondial. C’est aussi des partenariats commerciaux avec des professionnels de la CHR, notamment le groupe Olivier Bertrand via Bars&Co (Au Bureau, Café Leffe, Irish Corner).
Au menu cette fois, le rachat du mexicain Grupo Modelo, propriétaire de la bière Corona, dont AB InBev détenait déjà 50 % des parts. Réputé pour être dirigé depuis 2005, d’une main de fer par Carlos Brito, le groupe espère bien épingler cette nouvelle prise à son tableau de chasse pour conforter encore plus son leadership.
Les rachats semblent être de rigueur également pour ses dauphins : Heineken vient de faire main basse sur la totalité d’Asia Pacific Breweries détenteur de la marque Tiger pour 5 milliards d’€. Idem pour SABMiller qui s’est emparé du géant australien Foster’s pour 7 milliards d’€. Des changements de mains qui concentrent les forces en présence : désormais 5 groupes se partagent la moitié du marché de la bière : AB InBev 18,3 % – SABMiller 9,8 % – Heineken 8,8% – Carlsberg 5,6 % – China Resources Enterprise 5,4 %.
Un marché que certains experts place en progression d’environ 3% par an jusqu’à 2016. Un contexte qui attise les appétits et soumet les marques à une guerre non stop côté stratégie et innovations. En dépit du fait que la bière reste la boisson la plus consommée dans le monde, deux marchés coexistent aujourd’hui : les marchés émergents en forte croissance et les marchés matures qui demandent de nouveaux produits, plus marketés, plus segmentant (comme la bière aux fruits par ex). Une nécessité pour séduire de nouvelles clientèles.
Le marché français de la bière qui pèse pour 2 milliards d’€ est en baisse. Nouvelles attentes des consommateurs, changements générationnels, mauvais temps Sont autant de paramètres qui peuvent expliquer ce déclin régulier depuis plus de 30 ans. La consommation par habitant est aujourd’hui de 30 litres par an. Un chiffre qui nous placent loin derrière les populations du Nord (Tchéquie 135 L, Allemagne 107 L, Autriche 106 L, et même Belgique 79,5 L qui est en légère progression). A l’inverse, les marchés émergents comme l’Asie et l’Afrique sont en forte croissance.
Les professionnels du secteur constate une évolution assez nette des bières spéciales plus haut de gamme comme les bières d’abbaye, les bières blanches jugées plus légères, les cuvées spéciales et les fantaisies notamment celles aromatisées. Des marchés de niche qui prennent de l’importance et permettent à des brasseurs traditionnels de reconquérir une place et une visibilité qu’ils n’avaient plus Une opportunité aussi de voir naître de nouveaux business comme l’initiative de deux jeunes entrepreneurs de relancer la Gallia, une vieille marque de bière parisienne qui avait disparue. A suivre également le phénomène des micro brasseries qui fait naître des bières d’amateurs plus ou moins éphémères.