La reprise d’un point de vente d’une enseigne adhérente au commerce associé concerne trois acteurs différents :
– Le vendeur : Il doit valoriser son entreprise en assurer sa pérennité et la sécurité de ses employés.
– L’acheteur : il doit être sûr que cette reprise est une bonne acquisition et qu’il trouvera l’accompagnement nécessaire pour cette nouvelle exploitation.
– L’enseigne : parce que la participation et l’intégration à son réseau compte pour son succès et ses parts de marché.
Au cours de Rencontres du Commerce Associé qui se tinrent le 28 mai 2013 à Paris, la thématique de la transmission d’un commerce fut aussi au cur des débats. Nous y reviendrons car c’est un sujet pasionnant primordial et complexe.
Un tiers des transmissions est accompagné par le Crédit Coopératif et par la Socorec pour environ 400 M€. Les adhérents aux réseaux coopératifs connaissent un taux de défaillance plus faible que les commerçants hors réseaux. C’est pourquoi les enseignes et la Fédération du Commerce Associé poussent la réflexion autour des outils financiers nécessaires à la transmission d’un commerce. Il est important que le point de vente d’un adhérent partant à la retraite ne soit pas perdu pour le groupement.
La force du système coopératif n’est plus à prouver. LSA cite en exemple l’évolution des parts de marché des enseignes Leclerc, Système U, Intermarché, JouéClub et Optic 2000, alors que d’autres enseignes indépendantes s’effondrent comme Virgin, Darty, la Fnac ou The Phone House.
Il y a cinq grands profils de repreneurs : les enfants des associés (20 %), des entrepreneurs déjà associés (19,5 %), les salariés du groupement (19 %), les salariés de réseaux concurrents (10,5 %) et d’autres salariés (31 %) (source FCA).
Michel jonchère précise « Chez Leclerc, le système de parrainage est né en même temps que le mouvement. Il a fait ses preuves parce qu’il s’appuie sur l’expérience et le choix des hommes. La moitié des successions est assurée par les enfants des adhérents et l’autre moitié par les directeurs de magasins parrainés par un parrain nom membre de sa famille. Avec 300 à 500 personnes dans un hypermarché Leclerc, la transmission est non seulement un enjeu économique, mais il est aussi social.»
Le nombre de changement de propriétaire dans les commerces est important. Chez Leclerc, il y a entre 30 et 35 changements par an. Et pour d’autres magasin du réseau coopératif, tel que Bébé9, Intermarché, Krys, Synalia, Intersport, il y a eu 828 passations de commerce au cours de l’année 2012 (source FCA).
La crise économique freine un peu la transmission des commerces, et Patrick Fellous précise : « Nous avons financé environ un tiers des emprunts nécessaires aux transmissions, soit près de 400 millions d’euros… Nous avons les outils financiers pour répondre à toutes les situations.»
Alain Bourgeois Muller ajoute une valeur stratégique à la transmission et précise : « Dans la volonté de transmettre, outre les aspects financiers, il y a l’état d’esprit de commerçants associés 300 ‘copains’ détiennent les magasins JouéClub et quand les repreneurs viennent de l’extérieur nous sommes très vigilants à ce que ces valeurs soient bien comprises.»
Et, Hervé Affret ajoute : « Nous comptons sur la BPI pour nous donner les lignes de crédit qui faciliteront la transmission des magasins Les commerçants associés paient 35 % d’impôts, créent et maintiennent des entreprises et des emplois locaux. .. Le lien coopératif, c’est ce qu’il faut sauvegarder, le lien qui unit les adhérents entre eux.»
Le système coopératif est un ascenseur social, mais aussi un rempart face à la concurrence. Les adhérents du groupement ont conscience que leurs entreprises a été créées par les anciens et que la transmission du savoir-faire assure la notoriété de l’enseigne. Ils transmettent donc ce qu’ils ont reçus.
Lire la 2ème partie de notre article sur la transmission pour le commerce associé.