La différence fondamentale entre le commerce associé et la franchise est que dans le premier, les adhérents sont propriétaires mutuellement de leur enseigne tandis que dans la deuxième, c’est le réseau de franchise qui est propriétaire. En découle des différences de fonctionnement en matière de prise de décision notamment …
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La franchise, un fonctionnement vertical
La franchise est un système commercial dans lequel le franchiseur met à disposition de ses franchisés un concept qu’il a développé et testé. Le franchiseur est donc propriétaire de son concept.
Les franchisés sont en quelque sorte ses « clients » : ils paient le droit d’utiliser le concept, et s’acquittent chaque mois de redevances pour profiter des services associés à la mise à disposition du concept (centrale d’achat, service juridique, marketing, informatique, etc). Étant « clients » du franchiseur, ils n’ont pas voix au chapitre quand des décisions sont à prendre. La tête de réseau est seule décisionnaire. Bien évidemment, l’avis de chacun est souvent sollicité. Des réunions régulières sont organisées par les réseaux pour permettre à chacun de s’exprimer. Ceci étant, en dernier ressort, c’est le franchiseur qui a le dernier mot. Il donne les grandes orientations et les franchisés doivent se plier aux décisions prises. C’est aussi le franchiseur qui décide unilatéralement de la pertinence des candidatures des nouveaux franchisés.
La franchise se développe dans de nombreux secteurs d’activité comme la restauration, les services à la personne, le bâtiment, les voyages, le conseil aux entreprises, les hôtels, la communication…
Le commerce associé, un fonctionnement horizontal
Le commerce associé (également connu sous le nom de commerce indépendant organisé) repose quant à lui sur un système de fonctionnement horizontal. Chaque associé est propriétaire de son affaire et copropriétaire de l’enseigne qu’il exploite à l’image des coopératives. Chacun est donc propriétaire de l’ensemble des structures (sièges, filiales, …), des moyens, et notamment de l’enseigne et des marques développées. Les services mis en place par l’enseigne sont mutualisés.
Indépendants juridiquement et financièrement, les associés partagent les décisions et les excédents générés par le groupement (centrale d’achat, filiales, etc). Chaque associé a une voix pour prendre part aux décisions du groupement pendant les assemblées générales. Le système est donc égalitaire et démocratique (1 adhérent = une voix), et ce quelle que soit la taille du commerce géré.
Dans plus de 90% des cas, la structure centrale du groupement est une Société Anonyme (SA). Dans les autres cas, il peut s’agir d’autres formes juridiques qui empruntent, en général, les caractéristiques de fonctionnement coopératif (Groupement d’Intérêt Économique, Union de coopératives, SA, SARL à capital variable, …).
Présents dans 30 secteurs, les réseaux du Commerce Coopératif et Associé se développent majoritairement dans le commerce de détail. Selon les estimations de la Fédération du commerce Coopératif et Associé, ce type de commerce pèserait 30 % du commerce de détail. En 2018, le chiffre d’affaires des enseignes du commerce associé s’établit à 156 milliards d’euros (en croissance de 3,1 % vs 2017).
De plus en plus de passerelles entre les deux formules
Si des différences notables séparent les deux modèles, dans la pratique, de plus en plus de passerelles sont jetées entre franchise et commerce associé. En effet, aujourd’hui, dans les réseaux de franchise, les franchisés ont souvent sinon un droit de vote, du moins une certaine influence sur les grandes orientations du groupe. La communication se fait ainsi de plus en plus souvent transversale. Des brainstormings collectifs sont régulièrement organisés pour faire remonter les bonnes idées de la base. Dans le commerce associé aussi, la tendance de ces dernières années est aussi à la multiplication des formats. Certains réseaux du commerce associé déploient ainsi des systèmes de franchise en parallèle de la structure d’origine.