Avec pas moins de 1,5 million de professionnels, le secteur des services à la personne représente aujourd’hui en France un poids économique très important. Il bénéficie depuis plusieurs années d’une croissance dynamique, grâce à une progression régulière de la demande, au succès du Cesu (chèque emploi service universel) et d’avantages fiscaux non négligeables. Il est aujourd’hui étroitement lié à la problématique de la dépendance dans l’Hexagone et constitue un véritable enjeu de société.
1,5 million de professionnels
La loi de 2005, modifiée par la loi du 23 juillet 2010, a défini comme « services à la personne » vingt-et-une activités regroupées en trois familles que sont les services à la famille, les services de la vie quotidienne et les services aux personnes dépendantes. Ces activités contribuent à simplifier la vie quotidienne. Elles peuvent aider à assurer un bon équilibre entre vie de famille et vie professionnelle, déléguer certaines tâches du quotidien, mieux accompagner les proches, enfants en bas âge, personnes âgées ou handicapées. En France, le secteur des services à la personne (franchises de service à la personne comprises) représente 1,5 million de professionnels en 2012, 913 millions d’heures rémunérées en 2012, 449 000 emplois équivalents temps plein en 2012 (source : DARES), 1,99 million de particuliers employeurs en mars 2014 (source : Acosstat), 31 800 organismes au 1er janvier 2014 (41 % d’entreprises, 20 % d’associations, 34,5 % d’autoentrepreneurs, 4,5 % d’établissements publics).
Le Cesu et les avantages fiscaux : outils incontournables au développement
Au cœur du succès des services à la personne : les Cesu (chèques emploi service universel) préfinancés. En vigueur depuis 2006, ils se sont rapidement imposés comme moyen de règlement de nombreuses prestations et ont contribué à l’essor des services d’aide à domicile. Ainsi, en 2013 par exemple, 739 millions d’euros de titres ont été émis pour 897 000 bénéficiaires ; 12 700 entreprises publiques ou privées (PME ou grands groupes), conseils généraux, mutuelles, caisses de retraite, administrations cofinançaient ces chèques nouvelle génération pour leurs employés. Autre condition au développement : les avantages fiscaux mis en place à la fois pour les particuliers demandeurs, les entreprises et les associations proposant des services (crédit ou réduction d’impôt, taux de TVA réduit…).
Un secteur lié à la problématique de la dépendance
Face à ce succès et pour continuer à se développer, le secteur des services à la personne se fait une place de plus en plus grande dans les politiques locales, autour de plusieurs thématiques comme la formation (développement de filières de formations adaptées), le développement économique et les questions relatives à l’autonomie et la dépendance. Celles-ci sont devenues cruciales avec l’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes et les perspectives de vieillissement de la population : comment adapter l’offre de service aux besoins réels des personnes âgées et/ou dépendantes ? Comment faire en sorte que cette offre contribue à maintenir le plus longtemps possible l’autonomie et la qualité de vie de ces personnes ? Pour répondre à ces questions, l’Agence Nationale des Services à la Personne (ANSP) a d’ailleurs lancé dès 2011 une réflexion prospective sur le secteur.