De la borne Bluetooth dans les abribus aux code-barres 3D dans les magazines par exemple, les expériences se sont multipliées ces dernières années autour de l‘idée de créer une passerelle entre le réel et le virtuel. L’agence média en ligne Agorad avait transformé en écran tactile la vitrine d’une boutique de la marque de prêt-à-porter féminin Morgan sur les Champs-Elysées. La veille de l’ouverture des soldes, la vitrine s’est transformée en site e-commerce. De 19h à minuit, chaque passant(e) pouvait réserver jusqu’à quatre articles, avec une réduction totale de 70 %, supérieure aux rabais pratiqués en magasins, à faire valoir jusqu’au dimanche 13 janvier. La boutique aurait ainsi enregistré 207 réservations…
Toujours en 2008, Morgan a poursuivi l’expérience pour la Saint-Valentin et a installé un écran interactif équipé d’une webcam, permettant aux passants de déclarer leurs flammes et de l’envoyer par e-mail. D’autres boutiques de la marque ont par la suite été équipées, notamment à Genève, Madrid et Londres. Que ce soit pour faire de la vente, de l’animation, ou des concours, les possibilités d’interaction entre la cliente, la vitrine et le Web sont quasiment infinies disait-on alors.
Cette technologie de vitrine interactive avait été utilisée auparavant par Ralph Lauren dans sa boutique new-yorkaise pendant l’été 2006, avant d’être étendue à d’autres magasins américains puis européens de la marque. Enfin Grand Optical en a également fait l’expérience.
Il s’agit d’entrer véritablement dans l’ère du multicanal et de dépasser les vieux conflits que peuvent avoir des marques entre le off et le online.
La partie vraiment nouvelle et originale apportée par Hilabs concerne la prise en compte de ce qui se passe dans la rue explique le responsable marketing et ventes de cette entreprise. En effet, les informations affichées se modifient selon que les passants sont éloignés, proches ou arrêtés devant la vitrine.
Ce sont des capteurs visuels, développés par l’équipe Prima de l’INRIA (l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) qui recueillent des images de la rue. Traitées en temps réel, elles vont permettre d’obtenir une mesure de proximité et de mobilité des passants. De son côté, une plate-forme web permet de fabriquer des interfaces de haute qualité graphique et d’animer des contenus de façon dynamique sur le réseau de vitrines équipées. Les clients pourront bientôt disposer d’autres informations dépendant de critères différents comme le sexe ou l’âge. Hilabs vise en priorité une clientèle d’agences bancaires, immobilières ou encore de voyage.
Dominique Deslandes