C’est une théorie des statisticiens de l’Insee (Institut National de la Statistique), qui dénoncent les effets pervers de la loi Galland régissant les relations fournisseurs-distributeurs, mais aussi ceux de la loi Raffarin concernant l’urbanisme commercial.
Depuis 1996, la loi Galland régit en effet les relations entre fournisseurs et distributeurs, en instaurant les fameuses marges arrières, semble-t-il, responsables de tous nos maux inflationnistes actuels. Cette loi aurait réduit la concurrence, conduisant ainsi à une hausse de prix importante. Les marges arrières versées aux distributeurs par les fournisseurs sont passées de 22 % du prix de gros à 32 % en 2003.
Cette prise de position de l’Insee au moment où est étudiée la loi de modernisation économique apporte des arguments à Christine Lagarde. En effet le texte va définitivement enterrer cette loi Galland en supprimant les marges arrières par intégration des services dans le calcul du seuil de revente à pertes. Cela suppose aussi d’adopter le principe de la négociation des tarifs des fournisseurs. Alors que certains députés s’inquiètent pour les PME de leurs régions, cette position de l’Insee ne pourra qu’aider le gouvernement.
D’ailleurs l’Institut National de la Statistique arrive en soutien sur une autre réforme de la loi de modernisation économique. Cette fois il s’agit de l’urbanisme commercial régi en particulier par la loi Raffarin. Luc Chatel lui-même, depuis qu’il est allé faire ses courses chez nos voisins allemands, en est intimement persuadé : la loi Raffarin serait responsable de l’augmentation des prix. Et c’est au tour de l’Insee de donner un coup de pouce à cette théorie. Cette loi aussi aurait contribué à la hausse des prix en France par réduction de la concurrence. En facilitant l’ouverture de surfaces inférieures à 1000 m2 – et non plus seulement 300 m2- il est probable que nombre de hard-discounters viendront attiser la concurrence dans des localisations où certains hypermarchés régnaient en maître du jeu.
Dominique Deslandes