Avec des consommateurs de plus en plus exigeants en terme de qualité et de bien-être animal, les supermarchés, les entreprises agroalimentaires et autres s’engagent à limiter le recours aux oeufs pondus par des poules en cage. Exemple de Monoprix, Aldi Nord, Système U ou encore Lidl.
Vu dans L’Express
Une forte demande en oeufs bio
Actuellement, un tiers des poules françaises sont élevées en plein air, en bio et au sol. Nous pouvons citer l’exemple de l’enseigne Notre Basse Cour dont le concept consiste à élever un maximum de 1 600 poules pondeuses fermières en plein air et à en vendre les œufs (qualité et circuit court). Une démarche qui s’inscrit dans l’agriculture durable.
Mais le Comité national pour la promotion de l’oeuf (CNPO) souhaiterait « arriver à un taux de 50 %, soit 10 millions de plus« .
Pour Monoprix, la demande en oeufs bio a tellement augmenté que l’enseigne n’est pas certaine de pouvoir s’approvisionner sur le seul territoire français comme c’est le cas actuellement.
De nos jours, les oeufs pondus en cage ne représentent plus que 54 % des achats des ménages, contre 97 % vingt ans plus tôt.
Selon Thierry Desouches, porte-parole de Système U, les clients de l’enseigne s’inquiètent de plus en plus « sur les conditions d’élevage des poules, mais aussi sur celles du boeuf, du porc, des lapins« .
Ces préoccupations ont commencé en 2004, lorsqu’on a commencé à étiqueter les coquilles en fonction du mode d’élevage de 0 à 3: code 0 pour les oeufs de poule d’élevage biologique, code 1 pour le plein air, code 2 pour le sol et code 3 pour la cage.
Entre 35 et 50 € d’investissement par poule pour abandonner l’élevage en batterie
Depuis des décennies, les ONG vouées à la défense de la cause animale mènent un combat sans relâche. L’ONG CIWF France (Compassion in World Farming), par exemple, a lancé avec World Animal Protection et la société d’investissement Coller Capital un indice des entreprises en matière de bien-être animal. Indice publié chaque année depuis 2012 dans le rapport « Business Benchmark on Farm Animal Welfare » (BBFAW).
L’ONG L214, utilisant des méthodes plus offensives, avait publié en 2014 des vidéos chocs de trois sites bretons où s’approvisionne Système U où on pouvait voir « des oiseaux hagards, entourés des cadavres de leurs congénères« , raconte Brigitte Gothière de L214.
Mais l’abandon total de l’élevage en batterie coûtera cher et il faudra compter, selon le secrétaire général du CNPO, entre 35 et 50 € d’investissement par poule. 500 millions d’euros seront donc à prévoir au niveau national. Des investissements que les éleveurs pourraient bien être incapables d’assurer étant donné que nombre d’entre eux n’ont pas encore liquidé leurs dettes contractées au moment de la mise aux normes requise par la directive européenne de 2012 sur l’aménagement des cages.