Il est indéniable que ce régime permet de facilement se mettre à son compte. Il faut cependant mettre un bémol et bien analyser ses limites si l’on veut créer une entreprise pérenne qui fait évoluer son chiffre d’affaires et se projette à long terme.
Les points positifs : Une inscription en quelques clics et un calcul de cotisation facile (un pourcentage du chiffre d’affaires) à déclarer chaque mois ou trimestre. Ce régime peut susciter des vocations, permettre de se lancer sans grands risques et voir si vous êtes fait pour l’entreprenariat. Il a permis à des seniors ou des demandeurs d’emploi de se sortir de leur statuts précaires et de s’affirmer dans la société en gardant une activité même si souvent elle n’est que partielle.
Quant aux cotisations, elles ne sont pas perçues d’avance mais payées une fois les recettes engrangées.
Les points négatifs : La limite de chiffre d’affaires. Pour les seuils annuels de recettes, il ne faut pas dépasser 32 600 euros pour des prestations de services (Micro-BNC) et 81 500 euros pour les ventes de produits. Donc réservé à des activités souvent peu lucratives ou irrégulières.
Le statut a séduit de nombreux Français (sur les 800 000 auto-entrepreneurs dont deux tiers sont des hommes) qui se sont inscrits cela ce coûte rien mais seulement la moitié ont apporté des recettes et le chiffre d’affaires moyen n’est que de 6 300 euros sur les trois premiers trimestres de 2010. Cela prouve encore une fois que ce régime est souvent utilisé comme source de revenu complémentaire mais qu’il a permis de développer la création d’entreprise en France, de permettre à certains d’avoir passé le pas, de limiter le travail au noir.
Il a peut-être un avenir pour qui veut avoir une activité de complément et pour les porteurs de projets qui veulent entreprendre à moindre risques. Il a cependant ses limites et ne peut être durable pour quiconque se lance vraiment dans la création d’entreprise.
Il faudra lors passer par des régimes plus adaptés comme l’EIRL qui constitue une base plus pérenne pour l’entreprise et met le patrimoine personnel à l’abri.
Difficile de se lancer avec ce statut quand il faut investir beaucoup au départ en termes de matériels ou de locaux. Il est avantageux quand il est possible de travailler chez soi sans louer de local et ne demande pas d’achat de matériel spécialisé.
Par contre, ceux qui se sont lancés dans l’aventure en pensant que le garage familial suffirait à stocker les outils ou les produits ont souvent constater une dérive qu’ils n’avaient pas prévu : surstocks dans le cas de vente de produits ou nécessité d’acheter des outils pour professionnels pour certains services (bricolage, jardinage, etc). fort est de constater que ces nouveaux entrepreneurs sont souvent isolés et sans assistance Ils ont lâché le statut de demandeur d’emploi, ils découvrent celui d’entrepreneur précaire
Les réseaux de franchises exigent souvent des investissements plus ou moins important et peu sont compatibles avec le statut d’auto-entrepreneur. Certains secteurs sont plus concernés par ce régime : les franchises de services, ou les franchises de conseils, concepts les moins coûteux. Cependant, le tout réussir sans investir est un leurre : comment développer une entreprise sur le long terme en franchise ou en individuel sans un minimum de risques financiers et personnels. Aussi même en étant auto entrepreneur dans une franchise, il faudra investir pour bénéficier d’un savoir-faire, d’une assistance au démarrage et pendant tout le contrat.
Surement plus de chances de réussir que seul face à tous les problèmes d’une entreprise quelle que soit sa taille et son statut.
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