« Rendre les commerces accessibles au cur de toutes les cités », tel était le propos de la rencontre nationale « Ville & Commerce, vers une nouvelle dynamique », organisée le 26 juin dernier à Montrouge en présence de Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville, 450 maires, adjoints au commerce et experts de l’urbanisme venus de toute la France.
A cette occasion, le tissu commercial, constitutif de l’identité des villes et de la vie de quartier, a été replacé au premier plan des critères dessinant la qualité de vie.
En effet, si de nombreux curs de villes moyennes souffrent en France de désertification commerciale au profit des périphéries, c’est surtout dans les quartiers des zones urbaines sensibles (Zus) que le malaise est le plus présent. Et les enquêtes l’attestent : selon une étude menée par le CSA, 21 % des résidents des Zus estiment que c’est le commerce qui manque le plus à leur quartier. Une proportion qui atteint 27 % en Ile-de-France.
Ce sentiment devrait d’ailleurs se renforcer ces prochaines années du fait du coût des énergies (se déplacer pour faire ses courses en périphérie devient un « luxe »), de l’augmentation du temps de travail (s’il faut travailler plus pour gagner plus, le temps dédié au shopping deviendra une denrée rare) mais aussi des modifications démographiques et sociales des quartiers (vieillissement de la population, nombre croissant de personnes vivant seules).
Le constat est clair : il faut donc ramener le commerce au cur des quartiers sensibles, en particulier, et des villes en général. Un véritable impératif économique, démographique et social !
Des solutions ? Elles peuvent être de trois ordres :
– une remise en question des petits commerçants : pas question d’assister ces commerces de proximité mais les inciter à adopter de nouvelles méthodes de vente, de marketing pour rendre leur offre en adéquation avec les souhaits et besoins des clients (promotions, fidélisation, publicité) ;
– une professionnalisation des équipes municipales en matière d’expertise quant à l’offre marchande et la généralisation de postes de managers de centre-ville ;
– la fin du cloisonnement entre « grande distribution » et « petits commerces », chacun pouvant trouver sa place et être complémentaire de l’autre.
Le mouvement est lancé et ne devrait pas s’arrêter là. Un prochain rendez-vous à noter pour poursuivre la réflexion : les 3èmes Assises nationales du centre-ville, le 4 décembre prochain.
Audrey Caudron