Nous envoyons pourtant au pouvoir une proportion trop forte d’élus qui ne comprennent pas bien le monde de l’entreprise et les entrepreneurs. Les politiques, de tous bords, viennent pour une large part de métiers où l’on peut retrouver son poste en cas de non élection et trop rarement du monde de l’entreprise réelle dont le monde des TPE et des PME. Et le cumul des mandats leur sert d’amortisseur supplémentaire. Comment comprendre le risque et l’entreprise quand on ne les a jamais vécus ?
Sans négliger la qualité des fonctionnaires et sans croire un seul instant que la grande majorité d’entre eux n’est pas consciencieuse et compétente, peut-on penser que l’administration, qu’il s’agisse des impôts ou de l’éducation nationale ou d’une autre, est le creuset idéal pour former des leaders éclairés par l’expérience et capables de mettre en place à eux seuls les réglementations, les lois, les actions qui permettront de créer de l’emploi et de la richesse ? A l’inverse, on comprend bien qu’un chef d’entreprise rencontrera probablement des problèmes s’il abandonne son entreprise pour se faire élire…en admettant qu’un nombre suffisant de nos compatriotes soient prêts à voter pour un patron, petit ou grand. Bien entendu, il ne faudrait pas non plus que l’assemblée nationale ne soit composée que de patrons. Comment arriver à un meilleur équilibre ?
Parmi nos élus, il y a des rêveurs qui pensent qu’il est normal de créer une entreprise sans penser à sa propre réussite, uniquement dans le but de créer de l’emploi pour les autres …sans rémunérer le risque, l’initiative, le travail, la pertinence…..et sans gagner un peu d’argent à la revente de son entreprise ou de son commerce…ce qui constitue souvent la ressource principale pour la retraite d’un entrepreneur. Ces rêveurs sont certainement plus nombreux que les frustrés, les jaloux, les profiteurs ou les carriéristes qui font peut-être parfois plus de bruit mais ne doivent pas nous faire douter de la bonne foi de la majorité de nos élus qu’ils soient de gauche ou de droite.
Il faut donc leur demander pourquoi eux qui détiennent la vérité et qui savent ce qu’il faut faire pour le bien public, ne mettent pas, comme les entrepreneurs, toutes leurs économies dans la création de leur propre entreprise ? Pourquoi ils ne mettent pas leur vie familiale, leur santé, leur équilibre personnel en danger pour créer les emplois de leurs voisins ? Il ne s’agit pas de leur reprocher de ne pas le faire mais de leur faire comprendre, seulement faire comprendre que ce sont en grande partie les risques que nous prenons, nous les TPE et PME, et les actions que nous menons qui font progresser les revenus de l’ensemble de la société, ceci étant dit sans négliger l’importance de l’état, de l’administration et surtout le respect, l’intéressement et la justice sociale que nous devons à ceux, les salariés, qui s’engagent dans nos entreprises et nous aident à les faire réussir.