La définition de profil du franchisé par deux experts en Franchise

  • Créé le : 23/11/2010
  • Modifé le : 24/09/2020

Description de l’activité :

Pour être franchisé, y-a-t’il un profil type? 2 consultants spécialisés en recrutement de franchisés répondent à cette question que se pose beaucoup de futurs franchisés. Vous découvrirez dans cette vidéo qu’il n’y a pas de profil type mais qu’il a aussi bien des points communs que des différences entre les franchisés selon le secteur d’activité, le métier…. L’important étant de bien se connaître et de déterminer son propre profil.

Point de vue de l’expert :

Jean Samper, dirigeant Ac-Franchise : Quel est le bon profil pour être franchisé ? Y a-t-il un profil type ?
P.Prohet : On ne peut pas dire qu’il y ait un profil standard. Bien sûr, chaque franchiseur doit, par rapport à son secteur d’activité, définir son profil type. Ceci étant, on trouve des points communs à l’ensemble des réseaux pour devenir franchisé. Le premier des points communs est d’avoir l’esprit d’entreprise, la capacité d’entreprendre et de s’investir totalement dans le lancement de son activité qui va nécessiter une très grande autonomie, une très grande polyvalence, et que l’entourage familial partage le projet.

Jean Samper : Parmi les candidats que vous recevez fréquemment, constatez-vous une différence entre les candidats visiblement soutenus par leur milieu familial et d’autres où c’est moins évident ?
D. Van Moerkercke : Effectivement, quand la personne n’est pas soutenue par son milieu familial, elle a envie d’y aller et fonce mais à un moment donné, elle lâche tout. Elle a parfois les capacités à réussir le projet mais abandonne en cours de route.

Jean Samper : existe-t-il d’autres points communs entre tous les réseaux sur le profil type ?
P.Prohet : On doit évoquer l’esprit réseau ; il est évident que le candidat qui adhère à un réseau de franchise doit bien évidemment faire preuve d’esprit de partenariat avec celui-ci. Il va s’impliquer , apporter des améliorations auxquelles il aura pu réfléchir dans son quotidien. Surtout, ne rien faire contre le réseau en termes d’image. Celle-ci doit être la plus positive possible.

Jean Samper :  Après les points communs dont nous avons parlé, parlons des différences.
P.Prohet :  D’abord, certains secteurs d’activité nécessitent d’avoir des spécificités, pour une franchise coiffure, il faut posséder un CAP. De même pour être agent immobilier, il faut avoir une équivalence Bac +3 pour pouvoir poser sa plaque. Ce sont des différences liées au métier, mais il y a celles liées à la personne : sa personnalité, son expérience, etc je vais prendre 2 exemples : le premier, celui du management. Certaines unités de franchise vont avoir jusqu’à 50 ou 60 personnes. Donc le chef d’entreprise de cette franchise devra avoir des capacités de management et même déjà une expérience avec des équipes importantes ce qui n’est pas le cas dans une unité où il travaillera soit seul soit avec une ou deux personnes.
Deuxième exemple : la différence entre être commerçant et commercial. Pour moi, ce n’est pas du tout la même chose. Etre commerçant, c’est avoir une boutique, un commerce et d’avoir des qualités telles qu’accueillir bien la clientèle, faire que son magasin soit bien achalandé, propre, etc Etre commercial est très différent : Dans certains réseaux de service notamment, il s’agit au quotidien d’aller chercher le chiffre d’affaires. Il faut donc là une expérience terrain de commercial qui n’est pas du tout la même que celle de commerçant.

Jean Samper : Que vous apporte votre expérience dans ce domaine ?
D. Van Moerkercke: Dans toutes les créations d’entreprise, il est bon que le candidat ait une fibre commerciale. D’abord pour se vendre auprès des banques et défendre son projet et même si les débuts sont un peu difficiles, il faut s’obstiner et acquérir de l’expérience en relationnel commercial. Il peut aussi être aidé par la tête de réseau.

Jean Samper : Vous avez décrit les différences et les points communs en général. Pouvez-vous dans les franchises que vous connaissez nous donner quelques spécificités.
P.Prohet: Je vais vous parler de distribution. Quand il faut reprendre des magasins de 1 000 m2 et font des chiffres d’affaires entre 1,5 et 10 millions d’euros, la capacité à manager prend toute son importance. Ce n’est bien évidemment pas le seul élément, il faut aussi être gestionnaire parce que les résultats en % sont faibles mais sur des volumes importants et qui génèrent des valeurs intéressantes ; il faut regarder cela quotidiennement et gérer finement. Donc avoir une expérience en gestion de centre de profit sera un atout voire une nécessité pour devenir franchisé dans un réseau de distribution et font partie des critères requis. A l’opposé, le secteur de la restauration rapide avec de petites unités sur 40 à 50 m2 où il faut être présent le matin très tôt pour lancer la fabrication avec une équipe de 2 ou 3 personnes requiert plutôt des compétences terrain, de volonté de satisfaire sa clientèle au quotidien. On voit bien que le profil n’est pas le même.

Jean Samper : Des Exemples différents dans les services à la personne ?
D. Van Moerkercke : Dans ce secteur, le candidat doit aimer rendre service et il n’est pas concevable de ne voir que le chiffre d’affaires. Cela se sentira au niveau des prestations et du management. Il y a une notion d’humain à intégrer dans la notion d’entreprise de services.

Jean Samper : Mais en temps que candidat, comment savoir si je corresponds à tel ou tel profil, comment puis-je m’y retrouver ?
P.Prohet : Déjà, chaque franchiseur doit avoir défini un profil type qu’un candidat peut voir sur les différents sites des enseignes et bien sûr sur ac-franchise.com. Cela vous donnera une liste de ce qu’il faut être mais ne dira pas si vous correspondez aux critères. Il y a des outils comme les bilans de compétences qui sont facilement réalisables auprès des organismes comme l’APEC ou autres. Sur Internet, vous avez des outils gratuits pour établir un bilan de personnalité. Pour un candidat qui est intéressé par la franchise, la première des choses qu’il doit faire, c’est de bien se connaître lui-même, de faire une véritable introspection qui lui permet de définir quelles sont ses compétences, son parcours professionnel, etc Mais cela ne suffit pas, il faut qu’il ait une idée très précise de ce qu’il a envie de faire. Ses souhaits, ses motivations, pourquoi ?
D. Van Moerkercke : Surtout aussi, ce qu’il n’a plus envie de faire ! et veulent faire autre chose de leur vie.

Voir la vidéo de l’expert dans la rubrique « Franchise : Conférences / tables rondes / reportages »

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