Les stands sont plus beaux que les années précédentes, plus soignés, plus évocateurs du concept. Certes, ils auraient été plus nombreux si le nouveau gouvernement avait eu le temps d’affirmer sa volonté d’ouverture deux mois avant l’ouverture du salon mais les stands donnent quelques indications de ce que sera la franchise tunisienne de demain.
Les pionniers :
La franchise Masmoudi a des succursales en Tunisie et a brillamment commencé la franchise à l’export en commençant par un pays concurrentiel, la France où il y a déjà 6 magasins ouverts.
La franchise Materna (puériculture, textile et produits pour l’enfant) a développé un concept de 100 à 200 M2, plus petit que son point de vente de Tunis mais plus adapté à la vingtaine de villes ciblées.
Citons la franchise City Sport et Aramys diffusion dont la franchise Sasio par exemple illustre bien le potentiel que les fabricants textile tunisiens ont su développer à partir de leurs unités de production et de leur expérience des besoins et pratiques de leurs clients franchiseurs ou succursalistes français et européens.
Les nouveaux :
Le franchise égyptien Suzana Fashion exposait son concept de mode orientale.
La franchise immobilière Swixim a un master en Tunisie.
La franchise de viande Ellouhoum est un franchiseur de boucherie bien particulier car c’est une société mixte donc partiellement propriété de l’état. Les franchises Chahia et El Mazraa sont sur le même marché de la viande et témoignent de cette orientation particulière de la franchise qui profite à toute la filière viande du pays de même que le fast food Milha.
Le master franchisé Allo Kool Cleaning commence le développement de sa franchise de nettoyage écologique.
Smart Kids est une franchise façon USA pour le développement cérébral chez l’enfant.
Pano Boutique est une franchise de marquage publicitaire très développée en France et qui a déjà des boutiques en Tunisie mais aussi en Algérie et au Maroc.
Serphadom est une franchise de maintien à domicile, d’hospitalisation à domicile avec vente et location de matériel médical.
La révolution de jasmin avait naturellement gelé bien des projets nés du salon 2010. Il fallait attendre les premières élections libres et connaître les intentions de ce nouveau gouvernement. Les observateurs de la vie économique et politique tunisienne que nous avons rencontrés au salon Franchise Tunismed ont tous dit la même chose. « Les électeurs tunisiens jugeront ce gouvernement sur l’emploi car c’est la préoccupation essentielle et urgente pour les familles frappées par le chômage et par ricochet pour l’ensemble des entreprises. Ce gouvernement n’a pas d’autre choix que de favoriser le dynamisme de l’économie et la création d’emploi« .
Et c’est ainsi qu’il faut interpréter la visite du nouveau premier ministre, à peine nommé, qui est venu au salon de la franchise qui se déroulait dans les locaux mêmes du siège du patronat tunisien pour faire passer un message fort aux milieux d’affaires en soulignant le rôle de la franchise dans l’acquisition de savoir-faire et dans la création d’emploi, en affichant aussi le souhait que la franchise se développe et en affirmant clairement sa volonté d’ouverture. Certes, il faudra modifier la loi et, ou, son décret d’application pour que soit autorisée l’exportation des redevances vers les franchiseurs étrangers ne figurant pas dans les 26 secteurs libérés par le décret de 2010. Mais la volonté semble être d’assouplir les conditions d’octroi des autorisations dans les secteurs ne bénéficiant pas encore de la libéralisation automatique.
Et dans tous les cas, ce n’est pas la franchise qui est freinée hors des 26 secteurs libéralisés mais l’exportation des redevances. Par conséquent, pour les franchiseurs étrangers de produits, il est toujours possible de se passer de redevances.
Un chiffre cependant est à connaître. La totalité des redevances exportées de Tunisie vers les franchiseurs étrangers en 2011 a été estimée par la Banque Centrale à environ 45 millions en 2009 et 2010. Ces chiffres sont dérisoires par rapport aux bénéfices de la franchise :
– création d’emplois
– transformation d’emplois non déclarés en emplois légaux avec charges sociales et fiscalité
– acquisition de savoir-faire
– modernisation du commerce
– mise à niveau des réseaux tunisiens leur permettant d’envisager d’exporter ensuite.
A terme, l’état tunisien devrait supprimer toute nécessité d’obtenir des autorisations pour exporter les redevances mais il faudrait que dès maintenant le ministère du commerce soit très libéral par l’octroi quasi automatique des dites autorisations.
Dès à présent tous les étrangers peuvent développer un réseau de distribution de produits en Tunisie sous réserve des réglementations douanières et rien n’empêche les tunisiens eux-mêmes de créer des franchises si ce n’est leur manque d’expérience conjointement à la pénurie de cadres et d’experts connaissant la franchise.