Quid du franchisé si le réseau change de propriétaire ?

  • Créé le : 15/04/2024
  • Modifé le : 12/04/2024
Le modèle de l’entrepreneuriat en franchise fonctionne sur une sélection réciproque du franchiseur et de son franchisé. Le premier voit en la personne du franchisé un candidat aux épaules solides, à la tête bien faite et aux finances au beau fixe, capable de mener sa barque jusqu’au succès tout en surmontant de nombreux obstacles. Quant au franchisé, le franchiseur représente pour lui son premier soutien, sa référence, un partenaire d’affaires avec lequel il fait bon travailler. Que se passe-t-il si le réseau change soudainement de propriétaire ? Décryptage des conséquences pour le franchisé.
Vente du réseau de franchise : quel impact pour le franchisé ?

Le choix du franchisé, longuement mûri

Avant de rejoindre un réseau de franchise, quel qu’il soit, un franchisé en devenir se renseigne en menant sa petite enquête personnelle pour s’assurer que le réseau est en cohésion avec ses propres valeurs.

Il effectue des recherches sur internet, prend connaissance du DIP (document d’information précontractuelle) envoyé par son franchisé au moins 20 jours avant la signature du contrat et parfois même, interroge les autres franchisés pour obtenir un retour d’expérience réel et non biaisé.

En d’autres termes, lorsque arrive le jour de la signature du contrat, on peut dire que le franchisé sait parfaitement dans quel type d’entreprise il met les pieds.

Vente du réseau de franchise : quel impact pour le franchisé ?

Même si les affaires sont florissantes et qu’aucun nuage à l’horizon ne le laissait présager, il arrive qu’un réseau soit vendu. Dans ce cas, la loi Hamon stipule que le franchiseur doit informer ses franchisés au minimum deux mois avant une cession. Cela leur permet de mieux appréhender le changement à venir, quelle que soit son ampleur.

Face à une telle situation, le franchisé est souvent stressé, anxieux… il ignore à quelle sauce il va être mangé ! La plupart du temps, le nom de l’enseigne ne change pas mais la personne qui en est à la tête, oui. Alors… y a-t-il réellement des conséquences du côté du franchisé ?

La plupart du temps, la différence est minime

Très souvent, cette opération n’entraîne pas de grand bouleversement du côté franchisé. En effet, la tête de réseau conserve la majorité des parts de l’entreprise, ce qui implique que la stratégie de la marque et son développement restent les mêmes. Le franchisé continue ainsi à exercer son activité sous le même nom, en vendant les mêmes produits et en proposant les mêmes services.

Parfois, vente est synonyme de grand chamboulement

Dans d’autres cas, hélas, un rachat ne se fait pas sans heurt. Il arrive en effet que ce soient des investisseurs qui détiennent la majorité des parts de l’entreprise. Dans ce cas, ils ont le champ (presque) libre pour bouleverser les codes établis. Toutefois, ils sont tenus de négocier avec les franchisés en cas de modifications majeures telles que :

  • les produits vendus ;
  • le nom de la marque ;
  • les prestations de services ;
  • la stratégie de communication ;
  • certains process ;
  • etc.

À noter qu’un changement de marque est loin d’être anodin. Il engendre inévitablement de gros frais pour le nouvel acquéreur du réseau. Ce dernier peut alors proposer un accompagnement financier aux franchisés afin de faciliter la transition. S’ils acceptent, ils changeront de marque comme préconisé. S’ils refusent, ils poursuivront leur contrat jusqu’à échéance de celui-ci sous l’ancienne dénomination, puis se retireront du réseau.

Enfin, si le franchiseur souhaite qu’un franchisé quitte le réseau, il devra racheter son enseigne et lui proposer une rupture de contrat. Là encore, il s’agit d’une opération coûteuse, à n’envisager qu’en dernier recours.

Comment le franchisé peut-il se protéger ?

La protection du franchisé peut passer par l’intégration d’une clause spécifique au contrat de franchise, désignée sous le nom d’intuitu personae. Elle stipule par exemple que si le réseau change de propriétaire, le franchisé a la liberté de le quitter. Ainsi, il n’est pas tenu de s’engager auprès d’un franchisé qu’il n’aurait pas choisi initialement.

En outre, nous recommandons vivement à chaque franchisé de solliciter les conseils d’un avocat spécialisé dans le domaine de la franchise dans une telle situation. Il analysera en détail le contrat de franchise concerné, ses clauses et ses exclusions, afin d’assurer une protection optimale de son client en toute circonstance.

Changement de propriétaire en franchise : que retenir ?

En conclusion, il arrive qu’un réseau de franchise change de main, provoquant une instabilité en son sein. Chaque franchisé qui le compose est plus ou moins impacté, selon l’ampleur du changement et l’identité du nouvel acquéreur. Qu’il soit question de modifications minimes ou d’une identité à réinventer, à lui de déterminer si l’enjeu en vaut la chandelle ou s’il préfère tenter de quitter le navire dès l’ouverture de la première porte de sortie. Et comme toujours, il peut être conseillé par un avocat spécialisé, qui l’aidera à y voir plus clair et à identifier les possibilités qui s’offrent à lui.

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