Sur le marché du mobilier apparaissent de jeunes enseignes spécialisées dans l’exotisme qui apportent une offre novatrice et des méthodes de vente différentes. Ce créneau semble prometteur…
Actuellement la mode ethnique prend 6 à 7 % du marché mais devrait monter en puissance en France comme à l’échelle internationale notamment parce que la fabrication de mobilier est beaucoup moins chère en Inde ou en Indonésie.
Alors que le commerce du mobilier traditionnel recule, l’exotique apporte un second souffle au marché et les couleurs chaudes de l’hémisphère sud font concurrence à la rigueur nordique. C’est également une invitation au voyage sans quitter le confort de son appartement : cocooning et aventure réunis !
L’augmentation de la demande fait croître les importations, la réalité artisanale de la fabrication devient rare : la plupart des tables basses en tek et des fauteuils en rotin sont produits en grande série. Une douzaine d’importateurs se partagent le marché : Gracieuse Orient, Jadog, La Route du Teck portent bien leurs noms mais certains achètent seulement le bois et fabriquent en Europe.
De nouvelles boutiques voient le jour et des professionnels investissent pour leur propre compte, Cèdre Rouge a été rachetée par deux dirigeants d’Habitat et Terra Nova créée par l’ancien Monsieur Meuble.
Chaque enseigne développe sa spécificité. Pier Import a été l’un des premiers à se faire un nom et poursuit son développement sous forme de concession à l’international pendant que la Maison Coloniale cible le haut de gamme pour Roche Bobois. L’autre tendance est la diversification de l’offre commerciale : les boutiques vendent non seulement les meubles, mais aussi les tissus, les accessoires. D’autres enfin proposent un » esprit d’ailleurs » plutôt qu’une vraie gamme ethnique.
Les techniques de marketing bougent elles aussi, la politique commerciale veut que l’on séduise le client en créant une ambiance chaleureuse, les articles présentés sont sélectionnés avec soin. Les méthodes de fixation de prix accordant une réduction au client le plus pugnace n’ont plus cours, il s’agit aujourd’hui de donner des prix fermes ou d’encadrer étroitement la négociation, on préfère par exemple offrir la lampe qui s’harmonise avec le mobilier. Et la transparence s’impose dans toute la chaîne, fournisseurs et acheteurs ont des pratiques professionnelles claires.
La difficulté reste l’investissement lourd que représente le démarrage d’une boutique bien située sur une surface d’au moins 400 à 600 m2. Le coût est de l’ordre de 150 000 euros avant emprunts. C’est une bonne raison pour se lancer dans la franchise : un banquier se laissera plus facilement convaincre pour soutenir une enseigne en plein essor.
Dominique Deslandes