Après cinq années de croissance, soit près de 25 % en volume et 10 % en valeur, l’année 2002 a vu se stabiliser le marché de l’électroménager, la progression est d’à peine 0,7 %. Dans un contexte conjoncturel difficile, qui concerne des biens de consommation durables et de niveau d’équipement élevé, les produits blancs participent pour 20 % au montant des ventes. La cuisinière, l’appareil entré depuis très longtemps dans les foyers, est en baisse de 6 % et se trouve détrônée par les encastrables, les tables à induction battent quant à elles tous les records : + 17 % en 2002. Ce sont les congélateurs, les fours à encastrer et les micro-ondes qui entraînent le marché tandis que cuisinière, sèche linge et lave vaisselle régressent.
Les fabricants constatent que ce sont les produits innovants en terme de performance et en design qui se portent le mieux. Pour les petits appareils ménagers, une référence sur 4 vendue en 2002 n’existait pas en 2001, contribuant ainsi pour un tiers au chiffre d’affaires du secteur. Le marché est très compétitif, dans une situation de surproduction européenne. Il est donc important pour les industriels de rester réactifs, en continuant d’innover sur des produits de plus en plus qualitatifs et performants. Ceci justifie certaines implantations dans les pays de l’Est où les coûts de production sont favorables. De plus l’entrée dans l’Union Européenne de certains de ces pays constitue des opportunités de développement intéressantes.
En revanche tous se trouvent préoccupés par une directive européenne qui rendra obligatoire la récupération des produits en fin de vie à partir de septembre 2005. On estime à 50 % la part de l’électroménager dans le traitement des produits à collecter.. Cela concerne aussi bien les produits fabriqués à partir de ce moment là que le parc existant. Le coût environnemental sera visible sur le lieu de vente pour les produits anciens de même catégorie. Un système de reprise pourra s’appliquer pendant 8 ou 10 ans suivant la catégorie petit ou gros électroménager. Cette visibilité est nécessaire pour la prise de conscience du consommateur. Mais pour les produits vendus après 2005, le coût environnemental devra être inclus. Il faudra que les industriels soient contrôlés pour respecter la nouvelle réglementation. On estime que le coût supplémentaire devrait être de 2 ou 3 euros pour un grille-pain jusqu’à 20 euros pour un réfrigérateur. Il est impératif de limiter ces coûts globaux et les professionnels demandent une gestion collective des filières de recyclage, comme en Belgique ou aux Pays-Bas. Un travail devra également être fait avec les collectivités locales et les distributeurs pour que chacun assume sa part.
Les professionnels sont également inquiets du dumping concernant certains produits. Il s’agit donc de continuer à investir dans les marques pour créer de la valeur ajoutée et inciter le consommateur à monter en gamme.
Vu dans L’Officiel des cuisines – guide n° spécial 1262 du 5 mai 2003