Plusieurs poids lourds de la vente par internet ont choisi d’ouvrir des magasins pour compenser les manques de la vente à distance.
Ici on se permet d’ignorer quelques règles élémentaires du commerce. Ainsi le premier point de vente Cdiscount proposera uniquement les meilleures ventes du site, soit un cinquième des 57 000 références. Pixmania se contente aussi de présenter 1000 références dans son show room ouvert en juin. LDLC compte recevoir ses clients sur moins de 300 m2. Quant à GrosBill s’il a mis les moyens pour s’installer sur 3 500 m2, il a posé son enseigne dans un quartier très calme de Colombes (Hauts-de-Seine). Le font-ils exprès ? On remarque que l’audace a ses limites.
Offre étroite, gâchis de m2, implantation en zone tranquille… Aucun des cybermarchands n’enfreint les trois règles simultanément… Tout dépend finalement du concept. On est à mi-chemin entre le virtuel et le réel, une expérience déjà mise en place avec un magasin Auchan installé dans le Nord suivant la formule Chronodrive.
Cependant aujourd’hui ce qui est plus important pour le développement des e-commerçants c’est de respecter les données économiques. Finalement moins il y a de produits plus les coûts logistiques sont réduits, une surface réduite permet de ne pas demander d’autorisation à la Cdec… La finalité des pure players reste la promesse de prix bas. Et c’est encore pour baisser les coûts qu’ils recherchent des installations hors zones passantes. Ainsi en s’installant dans la banlieue bordelaise, Cdiscount paiera ses 1200 m2 moins cher que dans la rue Sainte-Catherine ! De même Mistergooddeal s’est installé en grande banlieue parisienne. Tout le pari est de faire venir les clients. La plupart viennent retirer leur commande et n’hésitent pas à parcourir quelques kilomètres.
Vu dans LSA N° 1957 du 15 juin 2006