Après un an le dispositif créé en 2009 ne fait pas l’unanimité chez les commerçants. Les enseignes en franchises ont fait leurs expériences, les autres aussi. Trois attitudes se manifestent chez les professionnels.
Les soldes flottantes permettent de décider librement de deux semaines supplémentaires. Ce dispositif ne plait pas à tout le monde. Les réalistes tentent d’augmenter le trafic dans leurs magasins ou leur site de vente en ligne grâce à ce nouvel outil qui leur est proposé. Certains d’entre eux ont démarré dès le printemps mais tous n’ont pas forcément l’intention de réitérer l’expérience. Il s’agit en général de grandes enseignes pour qui le bilan est plutôt jugé positif. Il est à noter que ces soldes supplémentaires n’auraient d’ailleurs pas eu d’impact négatif sur les soldes de janvier.
Les résignés quant à eux, suivent bon gré mal gré les initiatives prises par leurs concurrents, en espérant qu’un système commun viendra remplacer cette anarchie douteuse. On reproche à ces soldes flottantes d’avoir un impact sur le phénomène de repère par rapport aux prix. Le consommateur ne s’y retrouve plus. Chez Celio par exemple on n’a pas été convaincu en 2009, pourtant l’expérience va être reconduite, mais autrement Ici la démarche qui est privilégiées est de ne pas changer le calendrier général mais de mettre en place des points de rendez-vous courts et qualitatifs. Chez Verywear, qui a également joué le jeu, on avoue s’être heurté à de nombreuses complications pour la mise en uvre dans les magasins au bénéfice de consommateurs qui seraient venus de toute façon.
Enfin les dissidents refusent de se servir de ce nouveau système soit parce qu’ils disposent d’un leadership suffisant, comme Décathlon, soit parce qu’ils le jugent inadapté, voire négatif pour leur image de marque. Ainsi Décathlon est réticent car l’idée est de donner l’image d’une enseigne où l’on fait de bonnes affaires toute l’année. Pour l’enseigne de sport, l’outil pourrait éventuellement être utilisé dans le cas où le besoin d’écouler un stock se ferait sentir.
En général on croit davantage aux promotions qui sont des offres commerciales offensives, alors que les soldes sont défensives. Les enseignes haut de gamme ne semblent pas vouloir se mêler à cette bataille. On remarque que les clients venus durant la période des soldes flottantes ont anticipé les soldes à venir. Ces soldes avant les soldes peuvent avoir un impact psychologique négatif sur une clientèle qui devient blasée. La seule nouveauté est que l’on peut vendre en dessous du prix de revient durant une période supplémentaire.
Il semble donc que chacun va clarifier sa politique vis-à-vis des soldes flottantes, en fonction de l’expérience vécue en 2009. En fait il s’agit pour les enseignes de respecter une politique globale, il y a celles qui souhaitent faire de gros volumes en multipliant les bas prix, que ce soit en soldes ou en promotions, et les autres qui ont plutôt le souhait de préserver leurs marges .
Vu dans Le Journal du Textile N° 2027