Selon lui, toutes les mesures prises jusqu’ici par la BCE donnent du confort aux banques européennes pour financer correctement l’économie européenne cette nouvelle année. Dans cet article, il est d’ailleurs précisé que la BCE a décidé de mettre en place de nouvelles opérations de refinancement à trois ans pour aider les banques à se refinancer correctement et pour pallier les tensions sur le marché du refinancement interbancaire. Elle aurait, en parallèle, décidé d’élargir la gamme des actifs éligibles en contrepartie de ses prêts.
En ce qui concerne les tensions sur les refinancements bancaires, qui ont contraint les banques à réduire leur bilan et la part de leurs financements à court terme, Frédéric Oudéa explique que les banques françaises continuaient à se prêter entre elles, précisant que « le marché interbancaire fonctionne encore« , même s’il est moins dispersé aujourd’hui qu’il ne l’était auparavant.
Autre avis dans Challenges du 17 novembre où l’on estime que « le risque de « credit crunch » serait pire qu’en 2008″. C’est en tout cas l’avis du fonds de capital-investissement PAI qui met en exergue la volonté des banques de réduire vite la taille de leur bilan. Par « credit crunch », PAI évoque le risque de gel du crédit bancaire qui selon le président de PAI Partners serait « plus grave à l’heure actuelle qu’il ne l’était au lendemain de la faillite de Lehman Brothers en 2008″. En 2008, ce « crédit crunch » aurait eu pour effet « de fermer les robinets du crédit bancaire, limitant drastiquement les possibilités d’acquisition des fonds d’investissement qui utilisent des montages financiers basés sur d’importantes proportions de dette (LBO) ». Lors de cette précédente crise, certaines entreprises rachetées sous LBO ont été « incapables pour certaines de rembourser les intérêts de la dette que les fonds avaient contractée pour les racheter« .
Cette volonté des banques de réduire très rapidement la taille de leur bilan pourrait, selon le fonds de capital-investissement, « avoir des conséquences très négatives sur l’activité économique ». Selon Lionel Zinsou, à la tête de PAI, la situation est grave : « Nous, nous avons besoin de banques qui fonctionnent (…) aujourd’hui les banques sont sur la défensive« , explique-t-il.
Enfin, L’Usine Nouvelle du 18 novembre 2011 publie une synthèse d’une étude publiée par l’INSEE qui « démontre que les entreprises françaises restent demandeuses de prêts. Mais elles cherchent aussi de plus en plus d’autres moyens pour se développer, notamment auprès des instances publiques« . Selon cette étude, 62 % des petites et moyennes entreprises françaises de plus de 10 salariés prévoiraient de rechercher des financements pour la période entre 2011 et 2013. On notera qu’entre 2007 et 2010, les prévisions de demandes de financements ont progressé. Elles serait passées 42 % à 62 %. « Un phénomène qui va se poursuivre encore avec la prise en compte de la crise actuelle« , précise l’Insee.
« Plus précisément, explique l’article, si les PME continuent à adresser des demandes de prêt aux banques notamment (de 33% en 2007 à 37% en 2010), elles s’orientent aussi vers d’autres sources de financement, comprenant notamment les prêts au secteur public et les découverts bancaires. C’est cette catégorie qui augmente le plus entre 2007 et 2010 (de 19 à 26%). »
Audrey, rédactrice AC Franchise