Le gouvernement français entend contrôler les remboursements des mutuelles complémentaires en matière d’optique. L’objectif, selon lui, est de contrer les pratiques inflationnistes des professionnels de l’optique. Le projet de décret du gouvernement entend plafonner le remboursement des lunettes et lentilles par les mutuelles et les assurances. De ce fait, le décret envisage de limiter dès 2015, le remboursement des montures à 100 euros. Les verres simples quant à eux passeraient progressivement en 2018 à 200 euros. Et le remboursement des verres complexes ne dépasserait pas désormais les 400 euros.
Quand la Cour des comptes s’attaque aux opticiens
Selon la Cour des comptes les opticiens ont tendance à pousser le client à privilégier le remboursement maximum accordé par son contrat complémentaire. Pour la cour ce genre de pratique serait la cause des prix élevés en France (88 €/ an) comparés à ceux, bien plus raisonnables, en Allemagne (54 €) et en Angleterre (49 €). D’où l’importance du décret dont l’objectif est de freiner les prix. La cour évoque également le problème de la monopolisation des fabricants ainsi Essilor accapare à lui seul « les deux tiers des verres correcteurs vendus en France ».
Le Gifo proteste contre les dangers du décret
Contre les critiques de la Cour des comptes, Jérôme Colin, Président du groupement des industries de l’optique (GIFO) met en avant le nombre d’investissements en R&D visant à engendrer de la valeur ajoutée. Selon lui les prix élevés sont justifiés par le coût élevé de la main d’œuvre. De ce fait, réduire les dépenses optiques reviendrait à ne plus fabriquer de montures et de verres milieu et haut de gamme en France. D’autres expliquent que la distribution de l’optique est trop coûteuse et que les opticiens prennent des marges trop élevées ce qui expliquerait le différentiel de prix avec nos voisins allemands et anglais.
Philippe Lafont, Dirigeant de la marque de montures haut de gamme Lafont, assure qu’il n’hésiterait pas à choisir de s’installer à l’étranger si jamais le décret voit le jour.
Dans le même temps, l’apparition de la vente de lunettes sur le web ou en discount à partir de 9,90 € pour des lunettes de vue (oui, 9,90 € ! avec un prix maxi de 49,90 pour des montures équipées de verres progressifs anti-reflet ) fait penser que les marges des opticiens vont baisser et que le secteur va devoir se réformer.
De nombreux réseaux d’opticiens lunettiers recrutent des franchisés qui souhaitent ce mettre leur compte, découvrez-les !