Une progression de 6,3 % pour le commerce de proximité selon la récente du cabinet Nielsen, voilà qui mérite un détour. Même si les hypermarchés restent encore l’endroit privilégié où les Français font leurs courses (de grande consommation), le commerce alimentaire de proximité montre qu’il a sa place compte tenu de l’évolution des modes de consommation et des différents canaux d’achat à disposition.
Une tendance inverse pour les commerces spécialisés de centre-ville qui continuent à souffrir et n’ont toujours pas trouvé un second souffle. Malgré les efforts des élus locaux et des managers de centre-ville, nombre de villes moyennes souffrent d’une désertification de l’offre commerciale. L’institut Procos rapporte que la vacance commerciale – la proportion des surfaces commerciales vides – augmente en centre-ville (8,5% en 2014 contre 7,2 en 2012). Avec des pointes à 10% dans une cinquantaine de centres-villes. Seules les métropoles et les villes touristiques tirent leur épingle du jeu.
Le commerce alimentaire de proximité suit l’évolution de la société
Avec le vieillissement de la population, les foyers mono parentaux, la perte d’intérêt de faire des kms en voiture pour faire ses courses, l’épicerie nouvelle génération reprend des couleurs.
De plus, la possibilité de faire ses courses en lignes et de les récupérer près de chez soi est de plus en plus plébiscité. Cela peut expliquer le regain de cette forme de commerce d’autant que les grands groupes ont permis de baisser les prix qui deviennent compétitifs dans ces magasins.
Les enseignes sont présentes sur le territoire français avec près de 10 000 supérettes et magasins de proximité. Avec une progression de 4% en un an, aussi bien en zones rurales que dans les grandes agglomérations de la métropole. Parmi eux, les enseignes Carrefour Express (+70 magasins), Casino Shop (+167 magasins) ou encore Leader Price Express (+311 magasins). « Sur cette tendance favorable, le réseau de proximité pourrait atteindre la barre des 9 %% de part de marché, dans l’alimentaire, en 2016 » souligne Vincent Cornu, directeur distribution chez Nielsen France dans les Echos.A noter que la plupart des grands réseaux de supérettes se sont développés en utilisant les systèmes d’adhésion, d’affiliation ou de franchise. Un moyen de mailler plus rapidement le territoire.
L’avenir à l’horizon 2020 : équilibre entre commerce ciblé et services
Selon une étude du Credoc intitulée Quel commerce pour demain « les acteurs du commerce sont en train de tourner la page de la distribution de masse discount. Le commerce qu’ils imaginent pour 2020 est résolument « orienté client » et recherche sa compétitivité avant tout au travers de sa capacité d’écoute et de satisfaction des attentes des clients, dans toute leur diversité ». 3 scénarios ont été proposés à un panel de professionnels du secteur :
1) Le scénario du « règne du prix cassé », fait jouer à la concurrence par les prix un rôle structurant.
2) Le scénario du « commerce de précision » met en scène un commerce qui prend acte de la diversité des attentes des consommateurs et généralise les stratégies de segmentation différenciation.
3) Le scénario du « commerce serviciel » décrit un commerce qui a dépassé une conception de son métier centrée sur l’achat pour la revente, pour se penser comme pourvoyeur d’effets utiles et apporteur de solutions.Le scénario du « règne du prix cassé » est clairement rejeté. La majorité des répondants se positionne de manière à peu près équilibrée entre le « commerce de précision » et le « commerce serviciel ».
En savoir plus sur les supermarchés en franchise et sur les réseaux de commerce alimentaire.