Les subventions et aides publiques pour les franchisés

Si quelques privilégiés disposent déjà de fonds propres sur leurs comptes en banque pour lancer leur activité en franchise, la majorité des créateurs d’entreprises ont besoin de financements avant de débuter leur projet. Quelles sont les subventions disponibles en France et les aides proposées par l’État ? Dans ce dossier complet, nous les passons en revue afin de vous aider à y voir clair.

Avant toute chose : évaluez la somme dont vous allez avoir besoin

Obtenir des subventions dans le cadre d’un projet de franchise se prépare en amont. Vous n’allez certainement pas passer la porte d’une banque en demandant un prêt pour un achat immobilier dont vous ne connaîtriez pas le montant. Il en va de même en franchise. Commencez donc par répertorier vos dépenses, en fonction de l’enseigne que vous aurez choisie :

• les frais de franchise : apport personnel, redevance initiale, redevances régulières (royalties), frais de formation, frais publicitaires, autres frais de fonctionnement ;
• l’achat du matériel et des fournitures : matériel informatique, équipements de bureau, etc. ;
• les frais de communication : le lancement de campagnes avec le soutien du franchiseur ;
• les frais liés au recrutement du personnel ;
• l’achat ou la location du fonds de commerce ;
• d’autres frais liés à la gestion de votre entreprise en franchise.

L’enveloppe globale dont vous aurez besoin variera notamment en fonction de l’investissement initial nécessaire : certains réseaux de franchises demandent des sommes colossales à l’entrée (plusieurs centaines de milliers d’euros), d’autres sont bien plus accessibles pour séduire un maximum de candidats.

Créez un business plan destiné à convaincre

Non seulement ce document officiel vous servira à argumenter face à de futurs partenaires financiers, mais il vous permettra aussi de structurer vos idées et d’affiner votre projet de franchise. De quoi se compose-t-il ?

• un premier résumé : un aperçu global du projet de franchise avec votre profil en tant que futur franchisé, une description du concept de franchise, un bref aperçu du marché ainsi que le besoin financier et le retour sur investissement ;
• une présentation de la franchise qui vous intéresse : son secteur d’activité, ses produits ou son offre de services, ses valeurs fondamentales, son historique et son positionnement sur le marché, le soutien proposé par la tête de réseau (formation initiale, formation continue, assistance technique…), clauses spécifiques du contrat de franchise et redevances diverses ;
• une étude de marché complète : clientèle cible, tendances du marché, opportunités, concurrence directe, zone d’implantation prévisionnelle ;
• une stratégie commerciale bien rodée : incluant un plan d’action au démarrage de l’activité ainsi qu’un planning opérationnel ;
• diverses prévisions financières : investissements, compte de résultat, plan de financement et plan de trésorerie;
• la structure juridique choisie : micro-entreprise, SAS, SARL… ;
• le plan de recrutement des collaborateurs ;
• toute autre information que vous jugerez pertinente vis-à-vis du projet.

Financer son projet avec ses fonds propres ou ceux de ses proches

Rien ne vous empêche d’entreprendre en franchise avec l’argent qui dormait jusqu’ici sur vos comptes ou en sollicitant l’aide de vos proches. Cette solution, bien que rare, vous demandera moins de démarches administratives. D’autre part, vous aurez la certitude de pouvoir concrétiser votre projet.

Solliciter ses économies

Passez en revue les sommes dont vous disposez sur vos différents comptes et livrets :

• compte courant ;
• livret A ;
• livret développement durable (LDD) ;
• plan d’épargne en actions (PEA) ;
• plan d’épargne logement (PEL) ;
• etc.

Prenez rendez-vous avec votre conseiller bancaire afin de connaître les conditions d’utilisation des fonds et le montant réel dont vous disposez.

Bon à savoir : même si vous croyez dur comme fer en votre reconversion professionnelle, n’investissez pas l’intégralité de vos économies. Gardez une somme en réserve, elle vous sera bien utile en cas de dépense imprévue.

Demander de l’argent à ses proches

Aussi appelé love money, l’argent que vous prête votre entourage peut également servir d’apport à un projet de franchise. Lorsqu’un proche vous prête de l’argent :

• soit vous le remboursez, à terme ;
• soit il devient actionnaire de votre société et possède alors des parts, tout en profitant d’une exonération d’impôt.

Attention toutefois : certains réseaux de franchise n’apprécient pas beaucoup de voir d’illustres inconnus posséder des parts dans le projet car ils veulent le garder sous contrôle. Si vous souhaitez faire de vos amis ou de votre famille des actionnaires, commencez par évoquer l’idée avec votre enseigne pour avoir son feu vert !

Solliciter la générosité des autres

Avez-vous songé au financement participatif ? Le crowdfunding permet de concrétiser certains projets lorsque le niveau de financement de leur porteur n’est pas suffisant. Il s’agit de dons de particuliers ou professionnels qui croient en vous et en vos idées. Vous présentez votre projet de franchise sur une page dédiée consultable par tous et détaillez les sommes dont vous avez besoin pour démarrer.

Cette solution dépend non seulement de la solidité de votre projet, mais également de votre visibilité en ligne, des milliers de projets étant postés chaque jour sur internet.

Tenter de décrocher une aide financière publique

Le modèle de franchise vous plaît mais en dépit de vos efforts, vous ne parvenez pas à obtenir la totalité de la somme nécessaires pour vous lancer. Dans le cadre de votre projet de création, nous vous recommandons de rassembler au moins 30 % de la somme nécessaire et d’emprunter le reste. Pour ce faire, plusieurs choix s’offrent à vous.

L’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise)

L’ACRE dépend de l’Urssaf, c’est donc à elle qu’il faut adresser la demande dans les 45 jours suivant votre création d’entreprise. Outre l’accompagnement fourni durant les premières années d’activité, cette aide vous exonère de cotisations sociales pendant un an, un atout non négligeable pour tout candidat à la franchise souhaitant se lancer.

Le NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise)

Le NACRE dépend de l’État et de la Caisse des Dépôts et Consignation. Si vous souhaitez en bénéficier, vous devrez toucher l’allocation chômage ou percevoir des revenus sociaux. Ce dispositif complète la souscription d’un crédit bancaire classique et vous permet de profiter d’un prêt à taux zéro sur cinq ans maximum.

Le prêt d’honneur (prêt à taux zéro) ou microcrédit

Plusieurs organismes et réseaux proposent des prêts d’honneur sans intérêts :

• Initiative France ;
• ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) ;
• Réseau Entreprendre.

Les conditions d’accessibilité varient : une partie des dispositifs complètent un crédit traditionnel, d’autres s’y substituent lorsque le créateur d’entreprise n’y a pas accès.

Autres subventions (locales, régionales…)

Pour connaître les possibilités en la matière, nous vous recommandons de prendre contact avec la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie). Celle-ci sera à même de vous détailler les divers dispositifs mis en place dans votre ville ou votre région.

Passer par un financement privé

De nombreuses franchises qui marchent ont également vu le jour grâce à des financements privés.

BPIFrance

La Banque Publique d’investissement accorde des garanties de prêts aux porteurs de projet à hauteur de 200 000 €. Cela facilite grandement l’obtention de crédits classiques lorsqu’il est question d’argumenter auprès des banques.

Banques partenaires des franchises

De nombreuses banques sont connues pour soutenir tout particulièrement les projets de franchises. Elles proposent des services dédiés et des financements avantageux. Les plus connues :

• BNP Paribas ;
• LCL ;
• la Banque Populaire ;
• etc.

Investisseurs privés (business angels)

Tout comme les membres de votre entourage peuvent avoir des actions dans votre société en échange de love money, certains investisseurs privés sont prêts à miser sur votre projet. En contrepartie, ils possèderont des parts dans votre affaire. Outre l’apport financier, certains connaissent sur le bout des doigts le fonctionnement d’un réseau de franchise et pourront vous guider durant vos débuts.

Quid du crédit-bail ?

Plutôt que d’acheter directement votre local commercial, vos machines ou encore vos équipements, vous pouvez envisager le leasing. Vous louez ainsi tout ce dont vous avez besoin, avec la possibilité de l’acheter à la fin du contrat. Cela vous permet de faire votre entrée en franchise avec des charges financières réduites.

Créer votre entreprise en franchise : une excellente idée

Nous avons parlé d’investissement global, d’emprunt bancaire, de droits d’entrée ou encore des subventions qui existent pour créer une entreprise sous forme de franchise. Mais alors, le secteur de la franchise est-il réellement rentable et avantageux actuellement ?

En réalité, si les candidats à la franchise sont aussi nombreux, ce n’est pas un hasard. Cette forme de commerce organisé connaît un franc succès depuis des années en raison de ses nombreux atouts :

• la variété des secteurs d’activité développés en franchise : automobile, restauration rapide, hôtellerie, boulangerie, équipement de la maison, services aux particuliers, beauté, sport et fitness, diagnostic immobilier… ;
• l’exploitation d’une image de marque et d’une forte notoriété : ainsi que l’utilisation des signes distinctifs et du savoir-faire transmis par le franchiseur ;
• la possibilité de se lancer avec un capital limité : certaines redevances initiales étant relativement faibles ;
• l’accompagnement du franchiseur : celui-ci met en place une formation initiale puis une assistance technique pour les membres de son réseau ;
• la rentabilité potentielle : mieux vaut ouvrir une franchise rentable sous l’enseigne de votre choix que de lancer un nouveau concept pour espérer amortir votre investissement ;
• la variété des formules : franchise classique, location gérance, licence de marque, commission-affiliation, etc. ;
• la variété des statuts juridiques : entreprise individuelle, SAS, SARL…

Si l’ouverture d’une franchise fait partie de votre plan pour l’année à venir, passez en revue les enseignes qui recrutent sur internet ou en vous rendant à un salon de la franchise (Forum Franchise Lyon, Franchise Expo Paris…). Une fois que vous aurez sélectionné un réseau de franchise en accord avec vos valeurs, prenez contact avec la tête de réseau et si la faisabilité de votre projet est avérée, tentez de décrocher un financement à la hauteur de vos espérances.

N’attendez pas, l’entrepreneuriat vous tend les bras !