La franchise a de quoi séduire les entrepreneurs qui souhaitent créer leur entreprise en limitant les risques. Ce modèle permet en effet aux créateurs d’entreprise de démarrer l’aventure entrepreneuriale avec un concept éprouvé, un savoir-faire reconnu et une notoriété déjà bien établie sur le marché.
Se lancer dans la création d’une franchise implique toutefois de faire face à plusieurs défis financiers. S’il veut réussir, un porteur de projet doit tenir compte de ces contraintes, pour préparer un plan de financement solide et sécuriser les fonds nécessaires.
Cet article a pour finalité de vous présenter les principales exigences financières induites par le modèle. Différentes solutions de financement seront ensuite évoquées, pour vous aider à financer votre projet de création d’entreprise.
Le coût global d’une franchise lors de sa création
Démarrer en franchise nécessite un investissement financier significatif, bien que le coût global puisse varier en fonction du secteur d’activité, de la notoriété de l’enseigne et des attentes du franchiseur. Pour les porteurs de projet, il est donc primordial de bien saisir les différents éléments qui composent ce coût, afin de prévoir un budget réaliste.
Apport personnel et droits d’entrée
L’apport personnel est la somme d’argent que le créateur d’entreprise doit injecter dans le projet pour démontrer sa capacité à financer une partie du capital initial, sans recourir à l’endettement. Cet apport est souvent exigé par les banques comme preuve de l’engagement financier du porteur de projet. Le montant de l’apport personnel fluctue en fonction des franchises, mais il est généralement compris entre 20 % et 40 % de l’investissement total.
Les droits d’entrée ou redevance initiale forfaitaire (RIF), quant à eux, sont des frais initiaux que le franchisé paye au franchiseur pour bénéficier de l’enseigne, de son image de marque, du savoir-faire et du soutien continu de la tête de réseau. Ce coût oscille entre quelques milliers et plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon la renommée du réseau et les services assurés.
Les frais d’installation
Les frais d’installation engagent l’ensemble des coûts liés au bail de location et à l’aménagement du local. Il comprend aussi l’achat du matériel nécessaire à l’activité (équipement informatique, logiciels spécialisés, matériel spécifique…), ainsi que la rénovation éventuelle des locaux.
Ces frais varient donc eux aussi en fonction du type de franchise et du secteur d’activité. Une franchise dans la restauration nécessitera par exemple l’achat d’équipements de cuisine coûteux, alors qu’une franchise de services pourra se contenter d’un petit bureau et d’un minimum de matériel informatique.
Le coût des stocks et du fonds de roulement
Le besoin en fonds de roulement (BFR) fait référence aux besoins financiers nécessaires pour couvrir les décalages entre les dépenses et les recettes de l’entreprise. Un bon fonds de roulement permet de maintenir une trésorerie suffisante pour faire face aux imprévus et aux variations de l’activité. Pour les franchisés, la gestion des stocks est un élément clé du BFR. Un stock mal géré peut entraîner des coûts supplémentaires et des problèmes de trésorerie.
Il faut donc intégrer au prévisionnel financier une estimation des besoins en fonds de roulement pour assurer la pérennité de la franchise. Cette évaluation sera basée sur la gestion des créances clients, les délais de paiement fournisseurs et la rotation des stocks.
Les solutions de financement disponibles pour les franchisés
Face aux coûts importants liés à la création d’une franchise, les porteurs de projet doivent nécessairement explorer diverses sources de financement. Plusieurs solutions sont adaptées à la création d’une franchise, dont voici les plus répandues.
Le financement bancaire : prêt bancaire et crédit professionnel
Le prêt bancaire reste la solution de financement la plus courante pour les créateurs d’entreprise. Les établissements bancaires proposent des crédits professionnels spécialement prévus pour les projets de création d’entreprise. On y trouve des prêts à taux fixe ou à taux variable, ainsi que des crédits baux pour l’acquisition de matériel ou de local.
Néanmoins, pour obtenir un prêt bancaire, il est demandé de présenter un business plan solide, démontrant la viabilité économique du projet. Les banques exigent également des garanties, telles que la caution personnelle de l’entrepreneur ou le nantissement de biens, ce qui peut représenter un risque pour le créateur d’entreprise.
Les conditions de financement, comme le taux d’intérêt et la durée de remboursement, dépendent du profil du projet et de l’apport personnel du porteur de projet. Sachez que pour octroyer un prêt, les établissements bancaires demandent un apport personnel d’au moins 30 % de l’investissement global. Un prérequis indispensable pour pouvoir bénéficier des meilleures conditions de financement !
Le prêt d’honneur et les autres aides publiques
Le prêt d’honneur est un financement accordé sans intérêts ni garanties personnelles par des organismes comme Initiative France ou Réseau Entreprendre. Ce prêt a pour objectif de renforcer les fonds propres du créateur d’entreprise pour faciliter l’accès à un financement bancaire complémentaire. Les montants varient généralement entre 3 000 et 50 000 euros.
D’autres aides publiques, comme l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) ou le dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise), peuvent également aider les porteurs de projet à financer leur franchise. Ces aides, souvent conditionnées par l’inscription à France Travail, permettent de financer partiellement le projet et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé.
Le financement participatif
Le financement participatif est une alternative pour les entrepreneurs cherchant à lever des fonds sans passer par les canaux traditionnels. Le crowdfunding permet de collecter des fonds auprès d’un grand nombre de personnes via des plateformes en ligne. Il existe également le crowdlending, qui consiste à emprunter de l’argent à un groupe d’investisseurs, avec un intérêt fixé à l’avance.
Ces modes de financement offrent une certaine flexibilité et peuvent renforcer la visibilité du projet sur internet. Toutefois, ils exigent une préparation rigoureuse et une stratégie de communication efficace pour convaincre les contributeurs ou investisseurs potentiels.
Les autres contraintes financières à prendre en compte
Au-delà des coûts initiaux, le franchisé doit également anticiper d’autres dépenses liées au fonctionnement quotidien de l’entreprise. Ces coûts récurrents peuvent peser lourdement sur la trésorerie s’ils ne sont pas bien maîtrisés, aussi leur appréciation ne saurait être négligée.
Les frais de fonctionnement et de trésorerie
Les frais de fonctionnement englobent les dépenses récurrentes comme les loyers, les salaires, les charges sociales, les factures d’électricité, de téléphone, d’eau… Ces frais fixes doivent être couverts par les revenus générés par l’activité, même en période creuse. D’où l’intérêt de disposer d’une trésorerie suffisante pour faire face à ces dépenses !
Une mauvaise gestion de la trésorerie peut en effet conduire à des difficultés financières, voire à la cessation d’activité. Il est donc vivement recommandé de mettre en place des outils de gestion et de suivi de la trésorerie, et d’ajuster les dépenses en fonction des revenus.
Les royalties et redevances périodiques
En tant que franchisé, vous devrez verser des royalties (ou redevances périodiques) au franchiseur, calculées en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé. Ces royalties rémunèrent le franchiseur pour l’utilisation de la marque, le soutien marketing et le développement du réseau.
Les redevances périodiques peuvent varier de 1 % à 15 % du chiffre d’affaires, selon les termes du contrat de franchise. Elles représentent là encore un coût récurrent, qu’il convient d’intégrer dans le business plan pour évaluer la rentabilité de l’entreprise.
À noter que certains réseaux demandent en plus le paiement de redevances publicitaires pour couvrir leur budget communication national. Cette redevance communication est, la plupart du temps, comprise dans les royalties. Mais attention : ce n’est pas toujours le cas ! Aussi faut-il bien vérifier ce point lors du calcul des différents frais à prévoir pour la création d’une franchise.
La gestion de la trésorerie et du besoin en fonds de roulement
Nous l’avons vu, le besoin en fonds de roulement est un indicateur clé de la santé financière d’une entreprise. Un BFR mal maîtrisé peut entraîner des problèmes de trésorerie, notamment si les créances clients sont trop longues à encaisser ou si les stocks sont mal gérés.
Pour maintenir une trésorerie saine, il est important de surveiller constamment les délais de paiement, d’optimiser la rotation des stocks et de négocier des conditions de paiement favorables avec les fournisseurs.
Anticiper les risques financiers liés à la franchise
L’anticipation des risques financiers est gage de la réussite et de la pérennité de votre entreprise. Elle passe par l’élaboration d’un business plan rigoureux et la mise en place de stratégies pour réduire les risques.
Élaborer un business plan solide
Le business plan est un document clé pour toute demande de financement. Il permet de présenter le projet de manière structurée, en détaillant les objectifs financiers, les prévisions de chiffre d’affaires et les stratégies de développement.
Pour convaincre les organismes prêteurs, un business plan solide doit notamment inclure une étude de marché approfondie, une analyse des risques et un plan de financement détaillé. Si vous êtes novice en la matière, un expert-comptable sera utile pour valider les hypothèses financières et vous assurer de la faisabilité du projet.
Réduire les risques grâce à l’accompagnement du franchiseur
Le franchiseur joue aussi un rôle dans la réussite de la franchise de par l’accompagnement continu qu’il promet à ses franchisés. Cet accompagnement comprend la formation initiale, une assistance à la recherche de financement et un soutien marketing. En choisissant une franchise avec un franchiseur solide et expérimenté, vous réduisez les risques liés à la création d’entreprise et augmentez vos chances de succès.
Assurer la rentabilité de l’entreprise
La rentabilité est le principal objectif de tout chef d’entreprise. Pour maximiser la rentabilité de votre franchise, vous devez suivre de près les indicateurs financiers, optimiser les coûts et mettre en place des stratégies de fidélisation de la clientèle.
Des actions telles que l’amélioration des marges, l’augmentation du panier moyen et la réduction des coûts fixes peuvent contribuer à améliorer la rentabilité dès les premiers mois d’activité. Pensez-y !
L’essentiel à retenir
La création d’une franchise est une entreprise passionnante pour les entrepreneurs, mais elle comporte des contraintes financières à ne pas sous-estimer. De l’apport personnel demandé aux frais d’installation en passant par la gestion de la trésorerie et le remboursement des emprunts bancaires, chaque étape de la création d’entreprise nécessite une planification financière rigoureuse.
Pour réussir dans la franchise, il est donc fondamental de connaître les coûts associés, de préparer un business plan convaincant et de choisir les solutions de financement les mieux adaptées à votre projet. En anticipant les risques financiers et en vous appuyant sur l’accompagnement du franchiseur, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir dans votre nouvelle entreprise !
Le chemin vers la réussite peut être parsemé d’obstacles, mais avec une préparation adéquate et une gestion financière prudente, vous pourrez franchir ces barrières et développer une entreprise prospère au sein d’un réseau de franchise.