Vous souhaitez ouvrir un point de vente en franchise mais vous n’avez pas suffisamment d’apport personnel pour convaincre les banques ? Optez pour la franchise participative ! Qu’est-ce que c’est ? Quels sont les avantages et les inconvénients de cette formule ? Explications.
Franchise participative, définition
L’on appelle franchise participative, le fait que le franchiseur rentre pour partie au capital d’une unité franchisée afin d’en faciliter le financement. Le franchiseur est donc associé minoritaire du franchisé.
Ce type de contrat de franchise est souvent utilisé dans le montage financier des unités franchisées de la grande distribution alimentaire. Il peut aussi être utilisé plus ponctuellement pour aider un franchisé un peu juste financièrement à sauter le pas.
Dans la plupart des cas, le choix de participer au capital d’un franchisé est dicté par une stratégie de long terme soit pour compléter un maillage territorial stratégique, soit pour s’assurer une pérennité sur des emplacements N°1 stratégiques.
Dans tous les cas, l’enseigne reste toujours minoritaire. Son investissement ne peut dépasser 49% du capital de l’entreprise franchisée. C’est une condition sine-qua-none, puisqu’en effet, si le franchiseur est majoritaire, il s’agit alors d’une succursale et non plus d’une franchise indépendante !
Pour mémoire, un contrat de franchise lie deux entreprises juridiquement et financièrement distinctes et indépendantes. Dans le cas d’une franchise participative, la prise de participation du franchiseur au capital de la société franchisée limite de fait l’indépendance du franchisé !
Il est donc fortement recommandé de passer par des professionnels tels qu’un expert-comptable ou un avocat pour le rédaction des statuts de l’entreprise. De même, généralement, le contrat de franchise participative est souvent accompagné par un pacte d’actionnaires qui vient fixer des règles précises quant au rachat des parts et le renouvellement du contrat de franchise.
Les avantages de la franchise participative
Pour le franchisé : la franchise participative a pour principal avantage de limiter les besoins en financement au démarrage. Un franchisé un peu juste financièrement peut ainsi se lancer malgré son faible apport personnel. Le franchiseur étant associé, les risques entrepreneuriaux du franchisé sont moindres. L’autre intérêt de la franchise participative pour le franchisé réside dans l’effet de levier intrinsèque de la formule. En effet, quand un franchiseur décide d’investir dans une de ses unités franchisées, c’est un élément rassurant pour les banques ! L’octroi d’un prêt devient ainsi plus facile pour se lancer.
Pour le franchiseur : le fait d’entrer au capital de ses franchisés permet de pérenniser les points de vente dans lequel il est associé minoritaire. Quand l’emplacement est de premier ordre (N°1, 1bis, en centre-ville ou en centre commercial), le franchiseur pose une option stratégique sur l’emplacement. L’autre avantage pour le franchiseur est qu’il peut ainsi retenir les profils des meilleurs candidats qui sans une aide financière au démarrage n’auraient pu se lancer. Par ailleurs, avec un contrat de franchise participative, le franchiseur obtient des droits nouveaux sur l’entreprise franchisée (droit de participer aux assemblées générales, droit d’information, droit de participer à la prise de décision, etc). Le franchiseur peut ainsi mieux contrôler le fonctionnement de ses franchisés sans toutefois s’ingérer dans la gestion au quotidien.
Les inconvénients de la franchise participative
Pour le franchisé : le fait d’avoir comme associé son franchiseur limite la liberté au jour le jour dans la gestion de son entreprise. Il est en effet constamment sous le regard de son franchiseur ! En cas de cession des parts, très souvent, le contrat comporte des clauses de préemption de l’entreprise franchisée. La négociation du prix de vente peut ainsi être en défaveur du franchisé. A l’issue de la durée du contrat de franchise, le franchiseur peut parfaitement refuser le renouvellement de contrat. Le franchisé se retrouve alors dans une situation assez délicate financièrement puisque son entreprise devient quasi invendable à quiconque sauf à son franchiseur.
Pour le franchiseur : le principal inconvénient de la franchise participative est financier. En effet, le franchiseur doit mettre la main à la poche pour étoffer son réseau alors qu’en temps normal, les financements (et les risques liés) sont uniquement supportés par le franchisé.
En résumé, la franchise participative est …
… un bon système pour le franchisé un peu juste financièrement, et un franchiseur qui souhaite maîtriser son développement. Ceci étant, la formule de la franchise participative a ses limites. Elle ne saurait durer trop longtemps ! Généralement, une fois le lancement pérennisé, le franchisé rachète les parts à son franchiseur ou à l’inverse, le franchiseur rachète les parts de son franchisé pour transformer le point de vente en succursale.