Premier argument : les positions européennes face à la Banque centrale européenne (BCE). Si la France a longtemps soutenu une forme monétisation de la dette des pays membres par la BCE (dans un rôle d’acheteurs de dettes en dernier ressort), cette solution est refusée catégoriquement par l’Allemagne qui affirme que le redressement ne peut s’appuyer uniquement sur la gestion de la dette mais bien sur un assainissement plus global de son économie.
Deuxième argument : le gouvernement allemand a refusé toute avancée en matière de fédéralisme et il a obtenu de la part de ses partenaires européens qu’ils s’engagent d’urgence dans la réduction de leurs déficits publics.
Le manque de cohérence dans la gestion de leur économie devraient porter très lourdement sur la croissance des pays de la zone euro d’ici 2017 et les différences entre les positions françaises et allemandes reflètent surtout des différences fondamentales dans la zone euro et le fossé qui s’est creusé ses dix dernières années entre les pays de la zone euro Nord (Pays-Bas, Belgique, Autriche, Finlande, Allemagne) et les pays de la zone euro Sud (Grèce, Portugal, Espagne, Italie, France).
Ce contexte se traduit par de grands indicateurs macroéconomiques qui s’opposent comme la balance commerciale, la balance des transactions courantes, le déficit public et le taux de chômage : comme autant de lignes de fracture qui sépare la zone euro en deux ! « On retrouve donc une zone euro coupée en deux, affirme Aurélien Duthoit. Au Nord, on fabrique et on exporte. Au Sud, on consomme et on importe. » Et côté chômage, s’il recule partout ou presque sur la zone Nord depuis dix ans, il a pratiquement progressé partout dans le Sud. Il a même explosé en Espagne (45 % des espagnols de moins de 25 ans sont au chômage), en Grèce et au Portugal.
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Audrey, rédactrice AC Franchise