Marseille et le commerce, c’est un mariage de plus de 27 siècles. Aujourd’hui en plein renouveau urbain, la cité phocéenne, sans tourner le dos à ses racines, se reconstruit dans la modernité, et veut retrouver son rang de métropole européenne. Partie prenante dans les grands chantiers qui remodèlent la ville, la CCI de Marseille Provence et ses élus commerçants mobilisent toutes les énergies et toutes les compétences. La franchise n’est pas en reste…
L’évidence vous cueille à la sortie du train : de la gare Saint-Charles au bord de mer, Marseille est dans les grands travaux. Agrandissement de la gare, installation du tramway, réhabilitation d’un certain nombre de rues et de mini-quartiers dans l’hyper centre, construction d’un nouveau pôle de commerces, de bureaux et d’habitations vers le port maritime, rénovation de la rue de la République, qui fera désormais le lien entre le centre historique (Vieux Port, Canebière, quartier de l’Opéra) et les Terrasses du Port… jusqu’aux quartiers périphériques, qui, tel la Valentine, se découvrent des vocations commerciales et culturelles nouvelles… On est en pleine mutation, constate avec bonheur Jean-Marc Avram, le vice-président de la CCI Marseille Provence en charge du commerce, à l’issue d’une conférence de presse consacrée au bilan des soldes. L’ambition de la CCI et de ses élus actuels, en place depuis deux ans, est simple : inscrire Marseille au club des 20 villes les plus dynamiques d’Europe. On souffre aujourd’hui en partie des conséquences d’une politique de désindustrialisation de Marseille. Et d’un repli sur soi d’un certain nombre de commerçants. D’où l’appauvrissement et l’obsolescence d’une partie de l’offre commerciale, alors que la ville devrait aimanter tous les chalands du grand sud est, et offrir aux touristes et aux croisiéristes qui débarquent tous les ans des raisons de dépenser un peu plus…
Les grands travaux de Marseille, même s’ils font pester sur le moment commerçants et consommateurs, auront sans doute valeur de réinvention pour la ville. Les Terrasses du port, c’est une véritable bombe sur le paysage commercial, dit Jean-Marc Avram. Les Terrasses sont un espace nouveau, construit sur la mer, à deux pas de la Joliette et des Docks, eux aussi rénovés. Grande épicerie, commerces alimentaires et de loisirs, terrains de sport… Les Terrasses constitueront un pôle nouveau, et il ne s’agit pas de perdre l’équilibre entre l’hyper centre, parfois paralysé par ses habitudes, et ce nouveau quartier. L’amalgame doit prendre ! La CCI a commencé à mettre en place des animateurs commerciaux et se pose la question d’un manager de centre ville. Un profil qui, tout en faisant montre d’autorité, peut faire le lien entre la municipalité, les associations de commerçants, la CCI…
Dans cette recherche d’équilibre, la franchise a un rôle à jouer. Les franchisés représentent une garantie incontestable de pérennité. Les chefs d’entreprise franchisés sont formés, responsables, organisés, et plus enclins parfois à entrer dans une démarche participative que certains commerçants isolés. Dans le jeu collectif d’un centre ville, ils ont un rôle à jouer. C’est l’une des raisons qui ont poussé la CCI à lancer Top Franchise voici maintenant quatre ans. On a besoin ici de commerçants compétents… ou qui apportent toujours dans la compétence une offre complètement originale. L’autre raison tient en un mot : Méditerranée. Marseille a un rôle considérable à jouer vis à vis du bassin méditerranéen. Top Franchise a depuis le début cette ouverture-là. Nos concurrents, ce ne sont pas Paris ou Londres, mais Barcelone et Turin…
Jean-Marc Avram, lui-même caviste d’excellence, croit fermement au retour de la proximité. Marseille, c’est toute une série de quartiers qui doivent tous avoir leur cohérence commerciale, leur noyau villageois. Mais aussi des locomotives locales, des spécificités auxquelles on tient vraiment. La reconstruction de la rue de la République s’inspire d’ailleurs de ce constat. L’artère haussmannienne a été remaniée de manière à pouvoir accueillir en rez-de-chaussée des séquences commerciales de proximité qui redonnent une identité commerciale au quartier… Une des conditions de l’exercice, c’est de garder des loyers raisonnables pour ce type de commerce. On travaille aussi en liaison avec les promoteurs sur ce sujet… On essaie également de faire venir des commerces de l’équipement de la maison, un secteur qui avait fui à et à Plan de Campagne, en dehors de Marseille…
Le développement commercial d’une ville est parfois surprenant. Alors que le centre ville est en plein travaux, le quartier périphérique de la Valentine, à l’est de la ville, connaît tout à coup un afflux de clientèle : attirée tout d’abord par les grandes surfaces culture et ameublement, elle reste pour les cinémas… et les restaurants. D’autres quartiers bénéficient d’une politique volontariste (zones franches, installations sportives et culturelles à portée nationale). Et la CCI s’emploie bien évidemment à stimuler les plus isolés des commerçants en leur proposant; à l’instar de Montréal, d’entrer dans une logique d’embellissement et de distinction par le biais d’un concours de commerce design.
Tout comme Jean-Marc Avram, Jean-Luc Blanc, président de la Maison du Commerce et des Services de Proximité de la CCI Marseille Provence, est particulièrement désireux de voir Marseille retrouver la place qu’elle mérite au sommet de la hiérarchie européenne. Sans esprit de concurrence… Marseille est née du commerce en Méditerranée ; elle se doit de revenir à l’excellence en ce domaine. Lui-même franchiseur et patron des cafés Henry Blanc, Jean-Luc Blanc rêve d’une synthèse entre racines et modernité. Je défends le petit commerce… mais il faut aussi qu’il y mette du sien et songe par exemple à l’ouverture du dimanche. Et de rappeler le poids du tourisme et des croisières : Il y a dix ans, nous avions 10.000 croisiéristes par an. Aujourd’hui, nous en avons 600000. Ils ont un gros pouvoir d’achat… Et s’ils débarquent un dimanche, on veut pouvoir les retenir un petit moment.
La CCI et ses élus ont fait quelques visites à Barcelone. Barcelone s’est servi du tremplin olympique pour organiser une modernisation respectueuse du passé, qui a conservé son individualité à la ville. Top Franchise est l’un des outils de cette modernisation à la marseillaise. Les enseignes en franchise font souvent office de locomotive. Le commerçant franchisé est un homme du local… mais il a des méthodes de communication qui lui permettent de faire venir du monde. Ce qui profite aux autres commerçants.