Certains métiers taillés sur mesure peuvent bénéficier du dynamisme du secteur libéral pour la création d’entreprise. Un investissement initial limité et des aides à la création permettent une progression rapide. C’est le choix d’une entreprise sur quatre…
Un nombre croissant d’entrepreneurs en solo se lancent chaque année » en libéral « , le secteur offre un large choix de professions, 300 environ, et permet de démarrer facilement. Il bénéficie d’une image valorisante. Il n’existe aucune définition des professions libérales et elle peut varier selon que l’on s’adresse au fisc, aux caisses de sécurité sociale, à l’Insee ou aux intéressés eux-mêmes. Pour simplifier, une activité ne relevant ni de l’artisanat, du commerce, de l’industrie, de l’agriculture est par nature libérale.
Le secteur se décompose en deux grandes familles. D’un côté les professions réglementées, de l’autre les activités qui peuvent s’exercer librement. Dans la première catégorie, on retrouve les avocats, médecins, notaires, etc. Dans la seconde des professions non encadrées avec de nombreuses activités de services aux entreprises ou aux particuliers. Un premier constat : le secteur attire de plus en plus de candidats, le ministère de l’économie y dénombre une entreprise française sur quatre. On y constate une croissance deux fois plus forte au démarrage que dans les autres pans de l’économie et c’est dans les activités de services aux entreprises que la progression est la plus marquée, avec une augmentation de 24 % du chiffre d’affaires.
Le secteur libéral bénéficie d’une conjonction de facteurs favorables. Aujourd’hui en effet les entreprises ont tendance à externaliser certaines tâches, elles sous-traitent des activités qui ne font pas partie de leur cur de métier allant jusqu’à la gestion des ressources humaines, le développement commercial ou le développement informatique. Ce mouvement a été accentué par la montée du chômage des cadres qui se sont mis à proposer de tels services sous un statut d’indépendant. Les 35 heures ont continué à favoriser cette tendance. En effet de nombreuses activités ont pu se développer dans les domaines liés à la culture ou aux loisirs. Par ailleurs le développement d’Internet continue à favoriser le travail à distance compatible avec ce mode de fonctionnement.
Mais si les professions libérales connaissent un tel essor c’est aussi parce qu’elles présentent de nombreux avantages. On démarre à moindres frais. Le professionnel libéral peut facilement travailler chez lui, donc peu d’investissements, de stocks ou de machines, le besoin essentiel est la matière grise. Autre atout il garde la liberté de choisir le statut le plus adapté à sa situation personnelle. Il crée le plus souvent une entreprise unipersonnelle mais il peut aussi s’associer avec d’autres partenaires au sein d’une SARL pour bénéficier d’un cadre plus propice au développement. Enfin le créateur peut recevoir un certain nombre d’aides comme le prêt à la création d’entreprise qui va de 2000 à 7 000 euros.
Le contexte est d’autant plus favorable que depuis 2003 il est possible -comme nous l’avons vu- de créer une société sans capital minimum, de protéger sa résidence principale et de domicilier son entreprise chez soi. De nouvelles activités libérales devraient aussi bénéficier d’agréments donnant droit à une TVA de 5,5 % et à des réductions d’impôts pour l’aide à domicile des personnes dépendantes et de la petite enfance par exemple. Quant aux nouveaux chèques emploi service universel, ils devraient également inciter les particuliers à faire appel à des professionnels. Pour ces derniers points on attend encore les décrets d’application du plan de Jean-Louis Borloo approuvé par le parlement l’été 2005.
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