Même si on peut dire qu’elle n’est pas responsable de tout, la crise financière commence à faire quelques victimes, en particulier dans les secteurs du textile et de la maison.
Dès le 1er octobre, le premier fabricant français de meubles s’est placé sous procédure de sauvegarde. Ce régime juridique lui permet de suspendre pendant six mois le paiement de ses dettes. Puis c’est au tour de Body One, chaîne de lingerie à petit prix, de se tourner également vers cette procédure. La franchise de lingerie avait déjà perdu le soutien financier de quatre banques sur cinq ces derniers mois. Pour conserver suffisamment de trésorerie, afin d’acheter les collections Marc Seroussi, elle a choisi cette porte de sortie. Une méthode également adoptée par Deshoulières, vaisselier, qui avait un manque de trésorerie lié au lancement de l’enseigne 13 à table.
Ces entreprises n’ont pas toujours réellement de difficultés, elles sont bénéficiaires. Mais la frilosité des banquiers en particulier depuis cet été les amène vers une solution juridique qui leur permet de ne pas repousser d’investissements et d’échelonner leurs dettes.
Avec, en plus, la chute de consommation, la situation devient ingérable pour certaines entreprises. Ainsi de janvier à août, Body One a été confronté à une baisse de 2,8 % des achats de vêtements par rapport à 2007. Il en est de même sur le marché du meuble. Le fabricant français GMV Ameublement s’est de cette manière trouvé en manque de financement au moment où il devait racheter les cuisines Teisseire et a dû se placer en redressement judiciaire.
La procédure de sauvegarde peut donc permettre à une entité de passer le cap difficile de la crise actuelle. Cela fournit une opportunité bénéfique à l’entreprise elle-même mais présente le danger de mettre en péril une partie du secteur.
Vu dans LSA N° 2063