Maroc en Franchise! (réédition suite aux questions des internautes)

  • Créé le : 11/03/2005
  • Modifé le : 11/03/2005

Le Maroc est désormais un acteur qui compte dans le monde de la franchise. A l’occasion du 4ème salon de Casablanca, REZO a posé quelques questions à Abderrahmane Ouardane, président de la Fédération Marocaine de la Franchise.

REZO : Comment se porte la franchise au Maroc ?             
A.Ouardane : La franchise au Maroc se porte plutôt bien, puisqu’elle a enregistré en peu de temps une évolution spéctaculaire. Elle imprime des impacts très forts sur le paysage commercial du pays et sur le comportement du consommateur. Figurez vous qu’en l’espace de 5 ans, le nombre des enseignes installées au Maroc, a été multiplié par quatre. De 40 réseaux en 1998, on compte aujourd’hui plus de 185.                                

R : Cette évolution est-elle liée au comportement du consommateur marocain?
A.O : Il est évident que les effets de la mondialisation gagnent les foyers à travers la télévision, et les transmissions par satellite! Cela fait évoluer rapidement les goûts des individus… Les appetits s’aiguisent et le consommateur appelle davantage de qualité, de service et de proximité, et tout naturellement les enseignes de franchise répondent aux nouvelles attentes du citoyen, ce qui favorise, sans nul doute, l’expansion de la franchise au Maroc. Si nombre de réseaux ont connu un développement géographique fulgurant, 71 % des réseaux installés au Maroc comptent moins de 5 points de vente. Cela veut dire que l’extension des réseaux n’est qu’à son début. Par conséquent, des centaines de points de ventes seront créés très vite et il faut s’attendre rapidement à un changement radical du paysage de la distribution et de l’achalandage au Maroc.

R : Et les réseaux marocains d’origine ?
A.O : L’accés des nationaux à cette nouvelle culture de distribution s’est faite d’abord à travers l’achat d’enseignes étrangères principalement de la France ( +45 %) et des Etats Unis (+23 %) … Mais les entrepreneurs nationaux créent et développent, avec un succés étonnant, des franchises adaptées au goût et spécificités locales. Pas moins de 27 enseignes, dans l’ameublement (6), l’habillement (5), la confiserie (4), le cadeau (7), le food (5) …

D’autres projets sur des niches spécifiques : artisanat, le hammam et mise en forme. On puise dans la tradition marocaine (cérémonial de thé, fêtes traditionnelles ; soins du corps … ). On souhaite aujourd’hui normaliser et standardiser les centaines de métiers traditionnels et les convertir en franchises. Un marché fabuleux est en train de pointer à l’horizon. Nombre de ces métiers sont très originaux et se prêtent à l’exportation.

R : Les pouvoirs publics encouragent-ils le développement de la Franchise?
A.O : Le gouvernement Marocain réserve un attention particulière au développement et à la promotion de la franchise au Maroc. Il y voit un véritable levier économique susceptible de créer des emplois et des richesses. La franchise répond au souci du gouvernement de moderniser le commerce et de s’atteler à la locomotive de la mondialisation. C’est un facteur de mise à niveau de la distribution des biens et des services.

Deux leviers : le consommateur et les entrepreneurs. La Fédération et le gouvernement font un effort particulier en direction de la promotion de la franchise marocco – marocaine. C’est un moyen formidable pour faire basculer l’informel vers le formel et offrir des occasions d’auto-emploi aux milliers de diplômés chômeurs en quête d’opportunités, d’investissement. Des formations sont organisées par la Fédération Marocaine de la Franchise avec nos CCI.

R : Parlons des problèmes…
A.O : Le contexte juridique… Au Maroc, il n’y a pas de loi spécifique à la franchise en dehors de l’article 230 du Droit des Obligations et Contrats qui règle les litiges commerciaux en général. Nous nous sommes donc évertués à mettre sur pied un code de déontologie de la Franchise. C’est une synthése entre les codes en application en France et en Espagne, adapté au Maroc. Le second chantier, concerne la propagation de la culture Franchise. Et je salue le Ministère du Commerce et de la Direction des investissements qui ont permis de mettre en marche un ambitieux programme de sensibilisation : forums régionaux, action presse, site internet…

Reste à travailler avec le secteur des banques, pour instaurer un traitement privilégié de la Franchise, commerce qui offre des garanties palpables pour les bailleurs de fonds. Nous travaillons également sur les questions de protection des marques, avec l’Office Marocain de la Protection Industrielle et Commerciale (OMPIC).

R : Quelques conseils à un franchiseur Français qui vise le Maroc ?
A.O : D’ aborb qu’il profite très rapidement de la conjoncture particulièrement favorable au développement de la franchise au Maroc. Les premiers se taillent toujours la part du lion! Le taux d’échec au Maroc reste très faible (moins de 10 enseignes sur 184). Cette petite dizaine d’échecs est due à la précipitation et à l’absence d’étude de marché. Une enseigne forte à l’étranger n’est pas certaine de se développer au Maroc si son offre ne se conforme pas au vécu, aux habitudes et aux goûts du consommateur marocain. Le choix des zones de chalandises est aussi prioritaire. Des bureaux d’études sont là pour conseiller et accompagner les franchiseurs, il faut les solliciter. Et, je pense que le recours aux services et aux conseils de la Fédération Marocaine de la Franchise peut rendre un sacré service et éviter des erreurs.

R : Qu’attendez-vous du salon de Casablanca?
A.O : Le salon a été à la base du développement de la franchise au Maroc. A chaque édition, on enregistre l’accés au marché de dizaines d’enseignes et de points de vente. Cette année nous avons développé des espaces spécifiques. En dehors de la zone réservée aux franchises et masters nous avons aménagé un pavillon pour acceuillir les centres commerciaux qui cherchent à adapter leurs offres aux besoins de la franchise. Parallélement, l’espace « Créations d’entreprises » implique les Centres Régionaux d’Investissements et les institutions financières pour guider franchiseurs et franchisés potentiels.

R : Et l’avenir?
A.O : La micro-franchise devrait nous permettre de démocratiser l’accès à la franchise et de la géneraliser auprès du plus grand nombre de commerçants. La franchise est une culture entreprenariale appelée par la mondialisation. C’est un passage obligé pour toutes les économies du monde. La Méditerranée acceuille plutôt bien ce

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