Les agences bancaires jusqu’alors impliquées dans la distribution des crédits à l’habitat, constituent leur propre pôle immobilier grâce au rachat d’agences spécialisées.
Le monde des agences immobilières, massivement encore constitué de petits indépendants, est en émoi. Depuis le boom du marché de la pierre en 2000 rien de tel n’était venu le perturber. Il enregistre en effet des regroupements majeurs. Ainsi la Caisse d’Epargne via le Crédit Foncier et le promoteur Nexity, propriétaire des réseaux Century 21 et Guy Hoquet, viennent de signer un rapprochement. Par ailleurs le groupe Banque Populaire à racheté 61 % du capital de Foncia et le Groupe Caisse d’Epargne immobilier a annoncé à la fin de 2006 son entrée à hauteur de 34 % dans le capital d’Arthur Communication, cinquième réseau d’agences en France. Les banques veulent être plus présente sur un secteur rentable.
C’est en effet souvent au moment de l’achat immobilier que le client change de banque pour un crédit moins cher. Il est donc important de mieux contrôler la décision d’achat en ayant une stratégie liée au développement de services dans ce domaine. Ainsi l’acquisition dès 1999 du Crédit Foncier par la Caisse d’Epargne a marqué le début de la constitution du pôle immobilier, le rapprochement avec Nexity lui donnera une autre dimension. Mais BNP Paribas revendique la primauté de la démarche consistant à choisir un mode de fonctionnement intégré dans l’immobilier. Le réseau Espaces Immobiliers compte aujourd’hui 25 points de vente en France, bientôt 30. Avec 3 200 entrées annuelles, cette entité réalise 50 % du chiffre d’affaires auprès de la clientèle de la banque et le reste auprès de particuliers.
Le guichet unique de ce groupe bancaire regroupe trois métiers : l’agent immobilier, la vente de produits défiscalisés et celle de logements neufs promus par Meunier Habitat, la filiale de promotion maison. Le Crédit Agricole développe lui aussi un réseau baptisé Square Habitat. La marque totalise, après achats successifs et créations, 350 points de vente et 1500 négociateurs, elle couvre toute la France à l’exception de Paris. On comprend donc l’inquiétude des indépendants…
Bon nombre de professionnels, dont la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) soupçonnent les banques de vouloir mélanger les genres et de proposer à terme une panoplie de services liées à l’acquisition immobilière. Avec ce système en effet l’agence bancaire offre non seulement un bien, mais aussi le crédit et l’assurance qui vont avec cet achat. D’autres pensent que cette offre marketing globale n’est pas forcément la panacée car les réseaux d’agences immobilières n’ont pas attendu les banques pour nouer des partenariats avec des organismes de crédits, des assureurs et même des déménageurs. Néanmoins cette ingérence des banques dans l’immobilier préoccupe davantage les petits indépendants qui sont encore très nombreux et réalisent un quart des transactions du secteur.
15 % seulement des professionnels sont actuellement en réseau. On peut penser qu’il leur sera difficile de résister à ce nouveau contexte qui les menacent particulièrement alors que le fonctionnement en réseaux organisés, tels que les enseignes en franchise, leur permettrait davantage de résister.
Dominique Deslandes
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