L’habillement tunisien ne peut plus compter sur la seule compétitivité du coût de sa main d’uvre et transforme son offre.
Son économie, son équilibre social et sa stabilité politique dépendent fortement de ses exportations d’habillement. Aussi la Tunisie s’inquiète-t-elle de voir la Chine lui disputer âprement le marché européen si, dès janvier prochain, ses ventes de vêtements y accédaient sans quotas. Elle est d’ailleurs opposée à un marquage d’origine qu’imposerait Bruxelles au pourtour sud de la Méditerranée. Car bien des marques européennes ont permis à l’industrie de l’habillement d’évoluer.
Le pays est devenu le deuxième fournisseur de la France, l’Italie prend le quart de ses exportations et l’Allemagne en absorbe plus d’un dixième. Actuellement le secteur est en progression de 19 % à l’exportation pour 2007. Son principal atout est la proximité des pays européens désirant une grande réactivité. En moins d’une semaine les firmes tunisiennes adressent leurs échantillons aux donneurs d’ordres et en deux à trois semaines, les entrepôts sont livrés.
La faiblesse de leur industrie textile locale reste cependant un handicap. Les industriels tunisiens sont contraints d’importer leurs tissus. Ceci entraîne une hausse de coûts. Cette situation affecte la compétitivité des confectionneurs tunisiens, le tissu représentant 60 % du prix de revient d’un vêtement.
Il serait utile de développer des synergies et de bénéficier des complémentarités entre Europe et Méditerranée afin de s’affirmer dans le contexte mondial. Le secteur est jugé comme une sorte de ciment entre les pays de la zone Euromed. Il est néanmoins encore nécessaire que le niveau technique des tunisiens évolue afin de répondre aux exigences des clients européens.
Dominique Deslandes
NDLR : Il serait temps que la Tunisie libéralise sa réglementation sur la franchise et sur l’exportation des droits d’entrée et des royalties ce qui lui permettrait de développer un savoir-faire en franchise dont elle aurait besoin pour exporter sa fabrication textile.