Le moral remonte chez ceux qui veulent investir en Hongrie, la récente crise économique qui a touché le pays ne décourage pas les enseignes de supermarché.
Les mesures d’économie drastiques lancées par Budapest auraient pu marquer la fin des années fastes. Mais les distributeurs ne lâchent pas la Hongrie. Aldi ouvre ce mois d’avril 20 premiers magasins et ses dirigeants annoncent un parc de 400 unités très rapidement. Lidl, Plus et Penny poursuivent également leur développement. Auchan de son côté espère doubler rapidement son parc qui est actuellement de 10 magasins. Il mène son développement en achetant de vastes terrains qui sont ensuite revendus à prix fort à d’autres enseignes afin de rembourser la construction de ses hypers. Quant à Cora qui a actuellement 7 magasins, son développement semble en panne, on dit même qu’il pourrait se retirer.
En Hongrie on trouve aussi Tesco, leader local, qui ouvre des supermarchés de 1 000 m2 proposant des produits à marque propre aux prix cassés. Ceci permet de combattre sur leur propre terrain les hard discounters qui représentent 17 % du marché de la distribution alimentaire. Le caractère rural de la Hongrie a permis aux petites supérettes et aux supermarchés de se maintenir. Il n’y a dans ce pays que 8 villes de 100 000 habitants. La concurrence est rude dans les villes moyennes.
Les enseignes se font une guerre des prix énergique. Aussi certains se différencient comme Spar, l’autrichien, qui possède un parc de magasins de qualité avec des produits haut de gamme ou Lidl et Aldi qui proposent des marques internationales et des emballages colorés… La recette semble bonne puisque la classe moyenne préfère de plus en plus faire ses courses dans ce type de points de vente plus attrayants. La population semble remise de la crise, pourtant le pouvoir d’achat a chuté de 4,5 % l’an dernier. Les bas salaires ont été les plus touchés car les prix de l’alimentaire ont augmenté de 7à 8 % en 2007. Les entreprises ayant une politique forte sur les prix peuvent mieux rivaliser. On annonce cependant une augmentation de 1,6 % du pouvoir d’achat pour cette année.
Dominique Deslandes