Le commerce traditionnel représente 95% des ventes au détail et les Indiens ne sont pas prêts à changer de mode de consommation. Il faut dire que plus qu’un commerçant au sens où on l’entend dans les pays occidentaux, le commerçant indien apporte des avantages liés aux habitudes locales : très grande proximité, facilité de paiement, services personnalisés.
La grande distribution n’a pas encore trouvé sa place dans le paysage. Le géant Reliance Industrie qui voulait développer une chaine de magasins (supérette, supermarché, hypermarché, et magasins spécialisés) a du y renoncer face à l’opposition des petits commerçants. Il s’est attaché pour le moment à consolider son parc de points de vente.
Autre obstacle dans ce grand pays pour les distributeurs : la supply chain. Mauvaises conditions de transport et de stockage, respect de la chaine du froid difficile à appliquer, ce qui entraine des pertes importantes et réduit inévitablement la marge bénéficiaire.
De plus, la règlementation indienne protège le commerce local et réduit les possibilités d’ installation de chaines de magasins en libre service qu’il soit indien ou étranger. L’investissement étranger est limité à 51% pour les enseignes mono produit. Quant aux réseaux multimarques, seule la franchise a droit de cité.
Les Indiens aiment tout ce qui brille et aiment s’habiller. l’Inde utilise 20% de la consommation mondiale d’or. Il existe près de 2,5 millions de boutiques de bijoux en Inde tenues majoritairement par des familles. Le marché est en progression constante et pas encore saturé.
A côté de cette activité qui occupe près de 1,3 millions de personnes, le secteur de l’accessoire de mode a fait un bond depuis ces dernières années. Il représente avec l’habillement près de 10% du marché de détail derrière la nourriture 60%. Pourquoi cet engouement pour ces produits ? Une classe moyenne (homme et femme) avec un pouvoir d’achat en hausse qui veut afficher son statut social. Sacs, ceintures, bijoux, montre, lunettes, si possible griffés tout est bon pour ses nouvelles « fashion victims ». ce qui met l’Inde en 5ème place dans le monde sur ce créneau.
Dans ce contexte très spécifique culturellement, il est difficile pour un investisseur étranger de trouver sa place sauf peut-être sur des marchés de niches.
Source : lettre de veille internationale du mois de mars 2009 d’Ubifrance