Une coopérative fonctionne un peu comme une franchise, la démocratie en plus en principe. Ces enseignes permettent en effet à un créateur de profiter des avantages d’un réseau national tout en ayant un droit de regard sur son fonctionnement et même un droit de vote selon le principe un homme une voix.
C’est l’indépendance à plusieurs en quelque sorte, puisque le commerçant mène sa barque seul en ce qui concerne son magasin, mais s’appuie sur la force du réseau. La Fédération Française du Commerce Associé pèse lourd dans l’économie. Beaucoup moins nombreuses que les enseignes en franchise, les coopératives sont en effet, pour la plupart, plus grosses car plus anciennes et les groupements Leclerc et Mousquetaires en représentent environ la moitié à eux seuls.
On adhère en achetant une part du capital social de la coopérative.
Chaque adhérent, quelle que soit l’importance de son entreprise, grande surface de 2 000 m2 ou bouclard de 60 m2, dispose d’une voix pour élire le conseil d’administration au cours de l’assemblée générale annuelle. On peut, en principe, quitter librement la coopérative chaque année en vendant sa part de capital. Les cotisations des adhérents financent une structure administrative plus ou moins étoffée et des prestations qui varient d’un réseau à l’autre. Les coopératives offrent des services comparables à ceux des franchises : centrales d’achats et/ou de référencement, assistance, gestion informatisée et centralisée des stocks, élaboration de nouveaux produits et publicité pour imposer une image de marque nationale.
Une vraie démocratie
C’est cette démocratie et cette possibilité pour chaque membre du réseau de défendre son point de vue qui constituent le socle de la culture des coopératives. Beaucoup de commerçants y sont très attachés. Il faut quand même préciser que l’exercice démocratique ne concernepas toujours tout le réseau, les nouveaux sont parfois privés du droit de vote, et pas toujours tous les aspects de la vie en réseau, la coopérative concerne parfois la centrale d’achat mais pas la marque par exemple.
Certains coopérateurs insistent aussi sur le fait que leur coopérative leur coûte moins cher qu’une franchise si l’on compare avec les royalties qui dépassent parfois 5 % du chiffre d’affaires chez certains franchiseurs, mais cet argument peut être trompeur car tous les coûts qui ne sont pas facturés en royalties doivent être mis dans la marge prise par la centrale d’achat par exemple. Rien ne peut être gratuit. Précisons que dans les coopératives où les adhérents font un tiers temps efficace, le travail qu’ils font leur coût du temps donc de l’argent mais économise des royalties.
Encore faut-il comparer ce qui est comparable et prendre en compte la transmission d’un savoir-faire qui, du moins en principe mais en principe seulement, joue un rôle plus important dans la franchise. Pourtant, les grosses coopératives tendent à devenir de grosses machines dirigées par des permanents, qui échappent en partie au contrôle de leurs adhérents. Il faut aussi savoir que les coopérateurs doivent combler le déficit de leur coopérative en cas de faillite.
Leur souplesse a fait quelquefois leur faiblesse : certains adhérents en profitaient pour changer de réseau, en choisissant le plus offrant. Pour faire face aux risques d’hémorragie, certaines coopératives font désormais signer des contrats d’enseigne qui ressemblent étrangement à des contrats de franchise. Les coopératives s’adressent aux commerçants déjà installés mais aussi aux créateurs à qui sont proposées en effet des formules de commerce testées. Mais ces concepts ne sont pas nés dans la tête de quelques dirigeants, ils ont été élaborés sous le contrôle des adhérents des coopératives, avec leur participation.
En conclusion AC Franchise pense que la franchise et le système coopératif sont aussi bons l’un que l’autre mais que c’est au niveau de chaque réseau que le choix peut se faire.
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