La loi Dutreil génère de grandes difficultés dans l’exécution des contrats. Finalement les marges des industriels ne cessent de se détériorer.
Les nouvelles règles sur les prix en France mises en place par la Loi du Ministre des PME n’apporte finalement pas de profits aux grands industriels. Ils constatent que le contexte législatif n’a rien changé du rapport de forces avec la distribution. D’ailleurs le taux des marges arrière s’est élevé à 37 % du chiffre d’affaires des produits, le niveau le plus haut jamais atteint depuis la création de l’observatoire par l’Institut de liaisons et d’études des industries de consommation (Ilec). En fait l’augmentation des marges arrière est continue : elle est passée de 32 à 37 % en trois ans.
Cette dérive est largement supérieure à celle estimée par la DGCCRF qui la prétendait à 1 point d’augmentation. En fait depuis 2006, les enseignes peuvent utiliser la part des marges arrière supérieure à 20 % dans des baisses de prix. Comme la pression résulte à la fois d’une baisse de prix et d’une volonté de maintien de la rentabilité, les industriels n’ont d’autre possibilité que de céder en améliorant leur productivité.
La Loi n’ayant rien changé aux rapports entre industrie et commerce, l’Ilec pense qu’il est nécessaire de réfléchir avec les distributeurs pour trouver le moyen de développer les affaires. Trop de temps est passé sur la rédaction de contrats, le formalisme, le seuil de revente à perte est devenu impossible à calculer… Les négociations pour 2007 s’annoncent tout aussi tendues puisque le nouveau pallier de 15 % ne couvre plus les coûts d’exploitation des magasins…
Dominique Deslandes