Durant les 3 années qui ont suivi la Révolution de Jasmin, la Tunisie a évolué sur le plan politique avec l’adoption d’une nouvelle constitution. Et même si l’humeur était optimiste lors de la conférence « Investir en Tunisie: ‘start-up’ démocratie » qui a réuni le Premier ministre tunisien Mehdi Jomâa, ses homologues algérien, français et marocain et des hommes d’affaires venus de différentes contrées, sur le plan économique, tout reste à faire pour espérer une croissance dans les années à venir.
Cette page est rédigée d’après un article vu dans Huffpost Maghreb.
L’avis d’AC Franchise : Les volontés affichées lors de cette journée doivent aussi se traduire par une ouverture plus complète de la Tunisie à la franchise. Actuellement la réglementation ne restreint pas l’usage de la franchise pour les, encore rares franchiseurs tunisiens, mais exige le dépôt d’un dossier administratif auprès du ministère du commerce pour les franchiseurs étrangers qui ne font pas partie des 26 secteurs complètement libérés. Il va de soi que ces dossiers peuvent représenter un frein pour certains entrepreneurs tunisiens souhaitant devenir franchisés ou master franchisés.
Favoriser l’investissement, créer des emplois et redresser l’économie
La priorité telle que communiquée par le gouvernement ? Lancer des réformes pour redresser l’économie du pays. La Tunisie doit « profiter du dynamisme et de l’optimisme » qui la qualifie actuellement pour rebondir et prendre des décisions pour préparer le terrain et faciliter l’investissement des entreprises nationales et internationales et ainsi permettre la création d’emploi.
A ce titre, La Banque mondiale a publié un rapport titré : La Révolution inachevée: créer des opportunités, des emplois de qualité et de la richesse pour tous les Tunisiens. Ce document reprend point par point les maux qui touchent l’économie tunisienne. Il a vocation à orienter au mieux le gouverné et le gouvernant en mettant le doigt sur les thèmes qui doivent être abordés pour faire des choix justes et cohérents.
L’absence de concurrence
Le rapport met en évidence l’absence de concurrence au sein des entreprises tunisiennes. Les industries nationales et le secteur privé ont subi respectivement trop de protection et de réglementations et au final certains secteurs économiques importants ont été verrouillés. Le rapport de la Banque Mondiale explique que l’absence de concurrence coûte à l’économie plus de deux milliards de dollars par an, soit près de 5 % de la richesse du pays. C’est avec ce système d’économie « fermée » que l’ancien président Ben Ali a dirigé le pays. Et ce serait à cause de ce système que très peu d’emplois ont été créés et que le chômage augmentait. Le constat est qu’il y a trop peu de création d’entreprises. Et les sociétés qui existent déjà sont tellement prises dans l’engrenage qu’elles ne sont pas incitées à innover ou à devenir plus productives afin de proposer des produits ou services de bonnes qualités aux consommateurs.
Ce qui a été fait et ce qui reste à faire
Il a été évoqué lors de cette conférence que malgré une situation politique complexe ces trois dernières années, la Tunisie a fait des efforts pour améliorer le terrain de la création d’entreprise : La création des guichets uniques pour la constitution des sociétés, le renouvellement tous les 3 ans des permis, l’ouverture du secteur des télécommunications avec l’amélioration des services et la proposition de tarifs plus abordables…
Pour inciter les entreprises à investir et ainsi assurer de nombreuses création d’emploi, l’État ne doit pas se contenter de ce qui a été fait. Il doit favoriser un sentiment d’optimisme et de dynamisme. Ainsi pour permettre une concurrence entre les sociétés, les instances devraient probablement adopter un texte permettant la mise sur pied d’une égalité entre toutes les entreprises. Seules leur efficacité et leur productivité doivent être prises en compte pour constater leur réussite. Il est préconisé une réforme du Conseil de la concurrence afin de lui assurer avant tout son indépendance et permettre ainsi l’équité entre entreprises.
Pour conclure il est nécessaire que tous les acteurs œuvrant dans la vie politique et économique du pays opèrent main dans la main vers le même objectif : Favoriser l’investissement pour assurer la création de nombreux emplois et ainsi redynamiser l’économie tunisienne.