Quatre sociétés du réseau autoroutier français doivent renouveler le contrat d’exploitation d’une soixantaine de stations service, Carrefour et Leclerc sont en lice, toujours dans l’esprit discount.
Au total le réseau autoroutier représente 400 stations d’autoroute et plus de 14 000 stations service. Il s’agit précisément de 15 % du parc autoroutier qui se retrouve ainsi offert à la convoitise des deux enseignes.
Carrefour a pris de l’avance, alors que Leclerc avait été pionnier en la matière, grâce à une première ouverture à Dijon en 1989 sur l’A31. Mais aujourd’hui Leclerc exploite 3 sites, tandis que Carrefour en possède 17. Le groupe compte d’ailleurs garder cette avance puisqu’il aurait présenté sa candidature pour plus d’une trentaine de sites. Le concept a été revu pour assurer le confort du client et lui donner des services de meilleure qualité. Le principal attrait restera pourtant le prix du carburant mais aussi des produits en boutique. La concurrence sera sévère avec les pétroliers car l’enseigne peut s’appuyer sur ses marques propres et proposer des différences allant jusqu’à moins 50 % sur certaines références.
Leclerc reste également sur cette ligne et offre de véritables supermarchés sous l’enseigne spécialisée Sodiplec. Les directeurs de magasins d’autoroute ne sont pas des indépendants mais disposent d’une certaine autonomie dans leur gestion. L’objectif pour Leclerc est de se positionner par rapport aux pétroliers mais pas de mener une bagarre effrénée contre Carrefour. Leclerc a déposé de son côté une vingtaine de dossiers. Les stations service doivent donner une bonne image de l’enseigne afin de donner l’envie de fréquenter également les hypermarchés. Chaque implantation nouvelle représentera un investissement de 5 millions d’euros et la rentabilité n’est pas le premier objectif. Pour les deux groupes il s’agit d’affirmer une stratégie discount.
Les quatre sociétés d’autoroute concernées, ASF, SAPE, Sanef et Escota, sont désormais en harmonie et veulent que le consommateur soit le premier bénéficiaire. C’est pourquoi elles ont permis à la distribution de présenter des offres au même titre que les pétroliers tels que Total, BP, Shell ou Elf. Elles se rémunèrent par un pourcentage que le nombre de litres de carburants et le chiffre d’affaires des boutiques. Mais elles veulent aussi respecter une règle : jamais deux stations de la même marque en suivant, ce qui permet de respecter les porteurs de cartes de fidélité. Au moment de la sélection il faudra également respecter l’alternance des grosses, moyennes et petites stations.
Les société d’autoroute ont donc suggéré de multiplier les dossiers de petites et moyennes stations, sans se limiter aux grosses plus intéressantes pour les enseignes. C’est donc un ensemble de critères qui seront considérés au moment des choix. Personne ne peut présager des décisions qui seront prises, même du côté de l’Union française des industries pétrolières on n’ose faire de pronostic. On affirme cependant rester vigilant sur le respect des règles d’attribution…
Dominique Deslandes