Les taux de pérennité pour l’ensemble des créations sont bien meilleurs que ne le suggèrent les 50 % de cessations à 5 ans trop fréquemment avancés. De fait, ce ne sont que 38 % des créations qui ont cessé pour causes conjuguées de difficultés financières ou de marché. Il est important aussi de préciser que près de la moitié de ces créateurs créent à nouveau sous 3 à 5 ans. A noter également, l’augmentation significative des créations en société, plus pérennes que les entreprises individuelles : elles sont passées de 39 % des créations en 1998 à 50 % en 2007.
Afin d’évaluer la performance des entreprises, Ordiméga a mis au point une notation établie selon une méthode originale de scoring, qui prend en compte trois critères principaux : la rentabilité, la solvabilité et la robustesse de l’entreprise. Cet indice de performance montre que, selon les années, 35 à 51 % des sociétés de la génération 1998 affichent une note au moins égale à 6 sur 10, témoignant ainsi d’une gestion saine et équilibrée. Les nouvelles entreprises progressent plus vite que leurs ainées. Chaque année, 10 % des sociétés disparaissent, essentiellement de façon volontaire, y compris du fait de fusion ou de rachat. En outre, il est fréquent qu’elles renaissent de leurs cendres : 19% des créateurs qui ont cessé leur activité en ont recréé une, et 24% envisagent de le faire à court terme. Au final, seules 2 % déposent chaque année le bilan, et 1 % connaissent une liquidation judiciaire.
L’étude permet aussi de mettre en lumière un fait majeur : les emplois progressivement créés par les sociétés pérennes compensent pratiquement les emplois détruits par les sociétés nouvelles disparues. On observe un quasi-maintien en volume des emplois créés en 1998, et ce grâce aux emplois supplémentaires générés par 55% des sociétés nées en 1998. 5/7 ans après création, près d’une entreprise sur quatre connaît un développement de son chiffre d’affaires ou de son effectif, soit plus de 9000 entreprises. Il faut cependant constater que les sociétés nouvelles qui se développent fortement et rapidement ne sont pas majoritaires. Si l’on analyse les sociétés créées en 1998 et 1999, on dénombre une centaine de sociétés ayant connu un itinéraire sans faux pas. Avec une représentativité dans tous les secteurs d’activité, ce Top 100 affiche un chiffre d’affaires moyen de 12,5 millions d’euros, avec un effectif de 23 salariés et une note de 6,9/10.
Autre résultat démontré par l’étude : la difficulté de sortir de la tranche de taille d’origine, chiffre d’affaires ou emploi : c’est le cas de 78 % des entreprises, qui restent » piégées dans une cage de verre « . L’une des premières raisons de ce phénomène tient au domaine d’activité de l’entreprise. C’est le cas notamment de l’hôtellerie ou de la restauration.
Autre verrou à l’origine de cette stagnation : l’ambition limitée des objectifs que se fixe le créateur. Beaucoup privilégient un développement modeste, voire l’auto-emploi, et sont extrêmement frileux. Premier enseignement de cette étude : il est possible de définir le délai de maturation d’une nouvelle entreprise à 7-8 ans, durée tendant à se réduire pour les générations plus récentes. Et avec une santé financière globalement satisfaisante, les 2/3 des nouvelles sociétés saines à 5 ans, et des faillites assez rares, la génération 1998 est plutôt performante. La création d’entreprise constitue un véritable moteur de régénération du tissu économique.
Dominique Deslandes
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