Les commerçants français ont désormais le droit d’instaurer deux semaines de soldes supplémentaires à la période de leur choix. Le consommateur peut-il s’y retrouver ?
Les deux semaines de soldes flottants s’ajoutent aux périodes institutionnalisées en hiver et en été. Ce dispositif intéresse particulièrement les grandes enseignes qui s’y sont engouffrées.
Pour les commerçants isolés ou franchisés français, cette loi n’est pas aussi attractive, elle leur impose de réduire encore leurs marges sans pouvoir en user comme outil de communication stratégique. Aussi certaines associations de commerçants se sont-elles organisées pour réaliser ces deux semaines de soldes supplémentaires ensemble. Il semblerait, selon certains commentaires, que cette mesure favoriserait davantage les indépendants franchisés que les indépendants isolés. Les chaînes s’organisent en effet pour afficher leurs périodes de soldes sur tout le territoire.
Quant au consommateur il est un peu perdu car il ne connaît pas la nouvelle réglementation et va jusqu’à interroger le commerçant pour savoir s’il est dans la légalité en proposant des soldes en dehors des périodes connues…
De plus l’UFC Que Choisir, tout en avouant que la logique est bonne, émet des réserves car le consommateur perd ses repères et aura plus de mal à flairer les fraudes éventuelles. L’association rappelle qu’en période de soldes le commerçant doit afficher le prix d’origine du produit et le prix réduit côte à côte. Il est d’ailleurs assez surprenant que les commerçants aient choisi d’utiliser ces deux semaines dès le printemps, période de crise oblige probablement…
Mais le client pourrait aussi ne plus jamais vouloir acheter au prix affiché et attendre systématiquement les soldes, c’est la grande crainte de tous les commerçants.
Dominique Deslandes