Environ le quart des cessations d’activité qui ont lieu dans les trois premières années interviennent la première année. Ce n’est pas la première année la plus décisive mais les deux suivantes. Une entreprise qui cesse son activité n’est pas obligatoirement en échec économique. D’autres raisons comme la vente ou location-gérance, les raisons familiales (santé, donation). Le taux de défaillance pour mise en liquidation judiciaire serait minoritaire.
Un autre élément doit être pris en compte pour mesurer la pérennité d’une entreprise : la volonté du créateur de monter une entreprise à caractère limitée dans le temps. Le taux de pérennité de ces entreprises (créées pour 5 ans en moyenne) n’est que de 48% alors que celui des entreprises créées pour durer est de 66%. (source Sine)
Les facteurs de pérennité les plus marquants sont les suivants : le secteur d’activité, le profil du dirigeant, la taille du projet et son financement. (source Sine)
En fonction du secteur d’activité, la pérennité sera différente. Elle est de 59% pour les activités commerciales et monte jusqu’à 87% pour les activités liées à la santé. Entre les deux, l’immobilier est de 64%, la restauration de 67% et les commerces de bouche de 77%.
Le niveau de diplôme et la qualification professionnelle ont aussi une influence ; les dirigeants non diplômés enregistrent une pérennité moins élevée (58%) que les diplomés de l’enseignement supérieur (71%) et les dirigeants cadre pérennisent plus leurs entreprise (72%) que ceux de catégorie technicien ou employé (63%).
L’expérience professionnelle joue aussi un rôle dans la pérennité de la future entreprise surtout dans la connaissance du monde de l’entreprise : avoir une expérience dans la gestion d’une entreprise permet de mieux surmonter les premières années. Les dirigeants qui pratiquaient déjà une activité de chef d’entreprise ou d’indépendant avant la création enregistrent un taux de survie à 3 ans de plus de 70%.
Plus l’investissement est important, plus la pérennité l’est aussi. Le taux de survie à 3 ans est de 85% pour un investissement de 160 000 euros ou plus mais seulement de 60% pour ceux qui n’ont investi que 2000 euros. De même, le fait d’employer des salariés et de créer une société pérennisent ces entreprises plus que dans le cas d’une entreprise individuelle (74% pour les sociétés contre 59% pour les individuels)
Au-delà de la volonté de l’entrepreneur de voir à long terme, l’investissement représente une ambition de développement et est souvent le fait de projet plus abouti. Plus on investit, plus on prend de risque, plus la volonté de réussir est grande surtout quand en plus il y a recrutement de salariés et un prêt bancaire.
Même si la création d’une entreprise est une alternative au chômage les entreprises créées sous la pression par les demandeurs d’emploi sont un peu moins pérennes que celles créés par des actifs. Enfin, les moins de 25 ans et les étrangers ont un taux de réussite moins élevé mais soyons prudents et évitons les généralisations simplistes.