Disposer des crédits nécessaires est vital pour les entreprises. Certaines décisions négatives des banques sont mal perçues par les entrepreneurs de la franchise. Théodore Gitakos, PDG d’Epac International nous expose comment l’évolution de la règlementation bancaire impacte le comportement des banques, et comment elle va également modifier celui des chefs d’entreprises.
Les banques sont soumises depuis 1988 à des règlements successifs, dits Bâle I, Bâle II, et depuis fin 2010 Bâle III, qui encadrent de manière plus restrictive leurs décisions en matière de crédit et les obligent à coter leurs clients et les crédits. Les accords des crédits, les taux, les frais, dépendent de cette cote, qui est actualisée tous les ans.
Une bonne cote = crédit facilement accordé, bon taux, frais bancaires bas.
Une mauvaise cote = crédit refusé ou accordé avec un taux élevé, garanties lourdes, frais bancaires élevés.
La franchise doit s’adapter à cette nouvelle donne ; des nouvelles pratiques sont devenues indispensables pour instaurer un climat de confiance.
Beaucoup de dirigeants pensent que lorsqu’ils ont transmis leur bilan à leur banque (surtout à l’occasion d’un rendez-vous) ils ont rempli leur devoir. Avec Bâle III, cette période est révolue.
Les franchiseurs et franchisés, doivent s’inscrire vis-à-vis de leurs banques dans une dynamique de communication et de partenariat dans la durée, et présenter non seulement un bilan, mais un véritable dossier économique qui comprend :
La liasse fiscale et le détail des comptes
Les commentaires pertinents sur les comptes, les points forts et les points faibles de l’exercice écoulé, expliquer les écarts avec le prévisionnel fourni l’année précédente.
Le prévisionnel (compte de résultat, calcul du BFR, et Tableau Besoins-Ressources)
Les perspectives du réseau
Les projets, le plan d’investissement et les crédits à solliciter pour les 12 prochains mois
Les avantages d’une telle démarche se font très vite sentir :
Le dirigeant envoie à sa banque un message de responsabilité et compétence
Il « désamorce » les problèmes en expliquant en avance les éventuels points faibles de son entreprise et les mesures prises pour y remédier
Il se place en partenaire de son banquier ; il est en droit d’attendre la même chose de lui
Il l’informe par avance de ses projets et besoins, la discussion sur les financements peut s’engager
Il offre à son entreprise toutes les chances de se trouver mieux cotée
Il bénéficiera aussi de ce travail de prospective financière pour sa propre vision de l’avenir
Les réseaux de franchise doivent prendre ces mutations non pas comme une contrainte, mais comme une opportunité pour améliorer leurs relations avec leurs partenaires bancaires.
Chaque franchise doit mettre en place un tel processus pour lui-même et son réseau ; il doit fournir à ses franchisés les outils et la formation indispensables.
Un réseau bien coté, verra son développement facilement financé, pour le bien du franchiseur et de chaque franchisé.
C’est ce que l’on pourrait appeler l’ère de la communication financière pour la franchise.