Cet article est rédigé d’après le livre de Michel Delmas « la Saga des franchises » publié au cherche midi (cherche-midi.com). Ce livre retrace l’histoire de 17 franchises dont l’histoire est riche d’enseignements et nous vous conseillons de l’acheter. Il occupera une place originale dans votre bibliothèque et l’éclairage qu’il fournit est indispensable à une bonne compréhension de la franchise et de son évolution.
Pour comprendre ce succès, il nous faut remonter dans les années 40, date du début de l’aventure. En effet, Julien Holder, orphelin d’origine ukrainienne, travaille à 12 ans comme apprenti boulanger. Il épouse Suzanne Mayot en 1935, petite-fille de boulangers dont la famille se fit solide réputation dans la région lilloise dès 1889. C’est sans doute pour cette raison que la marque PAUL a conservé cette date en enseigne. A Lille, juste après la guerre, les jeunes époux rachètent une petite boulangerie à la famille PAUL. Le nom est conservé et deviendra, 60 ans plus tard, une véritable enseigne internationale.
En 1958, Julien meurt d’une crise cardiaque. Francis, le fils héritier n’a alors que 18 ans lorsqu’il reprend les rennes de la petite entreprise. Jeune chef d’entreprise ambitieux, il a l’idée audacieuse pour l’époque de placer le fournil directement en boutique afin de cuire le pain devant les clients. De plus, les produits proposés par les concurrents sont alors composés de farine blanche fade. Le jeune entrepreneur va alors se démarquer en proposant un pain de campagne à l’ancienne, respectant le temps de fermentation ou pointage, et y ajoutant des céréales comme le pavot et le sésame.
Lors de la décennie suivante, Francis installe des kiosques et stands PAUL dans les centres commerciaux. L’organisation est simple : les pains sont préparés dans la boulangerie pilote et livrés dans les différents points de vente. La colère des concurrents ne se fit pas attendre, et pour éviter tout problème juridique avec la confédération nationale des artisans boulangers, Francis gommera l’appellation « boulangerie » alors réservée aux boutiques cuisant sur place.
Dès 2003, il confie son entreprise à son fils Maxime. Ce dernier décidera d’ouvrir la marque au monde des franchises. Ainsi, si le fond de commerce appartient à PAUL, la location-gérance est à charge du franchisé, ce qui offre de nombreux avantages aux deux parties. Mais les débuts de l’aventure « franchise » ne sont pas simples, et le groupe Holder se confronte à différents problèmes. Ainsi, afin de limiter le risque d’échecs, PAUL décide de faire appel à une consultante indépendante qui analyse la personnalité des candidats et cerne leur aptitude psychologique avant de se lancer dans l’aventure.
La famille Holder n’ouvrant jusque là ses points de vente qu’avec des fonds financiers personnels limitant le développement, ce système de franchise permet alors à la marque de se développer rapidement aux quatre coins de la planète. Grâce à une architecture unique de boutique élégante décidée en 1980, les points de vente PAUL sont reconnaissables quelque soit le pays.
En effet, en 2012, la franchise PAUL représente 500 boutiques à travers le monde, toutes fournies en farine importée de France. C’est là le succès de la marque : fournir le goût traditionnel français par delà les frontières. Outre la qualité des produits, les clients, qu’ils soient autochtones ou expatriés, apprécient surtout de pouvoir déguster du goût français en dehors des frontières de la métropole.
En termes de chiffres, il faut savoir que le groupe ne compte pas moins de 5,2 millions de clients par mois et 6200 baguettes sont vendues chaque heure rien qu’en France. Une réussite qui permet aux Holder de racheter le prestigieux « Ladurée » en 1993, dont la direction sera, plus tard, confiée à David Holder, le frère ainé de Maxime. Parallèlement à ces activités, la famille crée « Château blanc », une société de panification industrielle qui représente à ce jour 4% du chiffre d’affaires de la société. Les produits de cette dernière sont alors réservés à certaines chaînes d’hôtels et de restaurants, ainsi qu’aux grandes enseignes comme McDonald’s ou Starbucks. Le travail y est tout autre puisqu’il s’agit là de pain surgelé précuit.
PAUL a traversé les époques, toujours fidèle à sa philosophie première, une idée qui séduit à tous les âges. L’emplacement aussi à son importance dans la réussite de la marque. En effet, aujourd’hui, il y a toujours un point de vente PAUL dans les endroits fréquentés, tels que les galeries commerciales, les aéroports ou encore les parcs de loisirs. Une aubaine pour tout franchisé qui démarre l’activité avec un gage de réussite : une marque de renommée internationale.