C’est la performance réussie dans le jouet par la franchise La Grande Récré : premier fournisseur du Père Noël.
Cette enseigne est choisie comme champion des fêtes de fin d’année par la revue Capital de janvier. La force de cette entreprise est de pouvoir parier sur un produit coup de cur. Ainsi en a-t-il été ce dernier Noël pour le robot dinosaure Roboraptor. D’ailleurs le risque semble bien réussir à Jean-Michel Grunberg, son dirigeant puisque les ventes de La Grande Récré ont été multipliées par six depuis 1995. Le rachat en 2005 du groupement d’indépendants Cedji lui a permis de grimper à 330 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 12 % de part de marché à égalité avec Carrefour et Toy’s R us.
L’histoire a commencé en 1977 par la création de cette entreprise, le fondateur était le père de l’actuel dirigeant. Ses fils ont rapidement été réquisitionnés pour assurer le développement de ses activités, en particulier de l’enseigne La Grande Récré. Toy’s R us a menacé l’entreprise familiale dès son arrivée en 1989, en devenant leader sur le marché du jouet dans les cinq ans. Mais le colosse a dû rapidement éponger des pertes aussi importantes que son nom est imprononçable.
La Grande Récré de son côté a maintenu son rythme d’ouvertures tant en France qu’à l’étranger : Maroc, Belgique, Espagne. Les magasins sont implantés en centre ville sur 1000 m2 en moyenne. Les Grunberg ont choisi de réaffirmer leur vocation de spécialiste et n’ont pas essayé de se battre avec des produits bas de gamme à petits prix. L’enseigne a de ce fait une clientèle plutôt aisée. L’offre est très large et les prix compétitifs, ce qui différencie La Grande Récré c’est surtout la qualité du conseil. Les vendeurs sont appelés conseillers achat et reçoivent une formation spécifique. Ils ont des cours de psychologie de l’enfant autant que de connaissance des produits. Les industriels sont invités à présenter directement leurs nouveautés dans les points de vente et lors des salons auxquels participe l’enseigne. De ce fait l’entreprise dispose d’équipes motivées et assure une réelle promotion interne.
Quant au dirigeant, il visite les points de vente régulièrement et rencontre les cadres pour s’assurer que tous adhérent bien au projet. Outre son flair réputé, le PDG a eu la volonté d’animer les magasins en dehors des périodes de fêtes de fin d’année. Ainsi les premiers mercredis et samedis de chaque mois les gamins peuvent venir participer aux Récréactivités gratuitement. Par ailleurs l’enseigne a lancé une chaîne de télé interne qui diffuse bandes annonces et dessins animés. Enfin de nouveaux espaces librairie sont en test.
Ses rachats successifs ont permis au groupe, appelé Ludendo, de disposer d’une puissance d’achat équivalente aux plus gros. Chaque enseigne garde son créneau : les jeux d’éveil chez Jouetland, la proximité avec Starjouet, les premiers prix avec Jouets Leader, etc. On dit que Jean-Michel Grunberg n’a pas fini de faire grandir cette récré car il travaille avec ses équipes sur un projet de mégastore du jouet.
Vu dans Capital de Janvier 2006